Traduction

lundi 8 avril 2013

Même frustrés, 25% des salariés n'ont jamais changé d'employeur

Souvent insatisfaits de leur travail, les salariés français sont aussi les plus stressés au monde. Des tensions dues, révèle une étude de l'Institut Montaigne, au fait de ne pas pouvoir changer d'environnement professionnel lorsque les relations se dégradent. Solution préconisée : les encourager à la "mobilité choisie", à ne pas passer par la rupture conventionnelle, mais à partir volontairement.

 
Le constat est net : à conditions de travail équivalentes, les salariés français s'avèrent davantage stressés que leurs homologues européens.
Plus de 70 % des salariés stressés
L'étude de l'Institut Montaigne révèle que "plus de 70 % des salariés en France estiment que le stress au travail a des conséquences sur leur santé". Cela vaut pour tous les salariés, quel que soit leur âge, qu'ils soient employés en CDI ou en CDD. "Cette situation montre le paradoxe d'un modèle français en apparence favorable aux salariés", souligne l'étude. En effet, les salariés français travaillent moins fréquemment le week-end et les cadences de travail sont moins élevées que celles de leurs homologues européens. Surtout, "un peu plus de 25 % des salariés français n'ont jamais changé d'employeur alors que cette proportion est de moins de 10 % au Royaume-Uni ou dans les pays scandinaves. Il en découle un fort sentiment d'appartenance à l'entreprise, et ce quelle que soit la taille de l'entreprise".
 
 
 
Rôle clé des mobilités professionnelles
Une explication possible de ce stress résulte du fait que "dans un certain nombre de cas minoritaires, mais non négligeables en proportion, les salariés estiment subir des pressions afin qu'ils partent". La mobilité est donc subie plutôt que choisie. "Le fait de ne pas pouvoir changer d'environnement professionnel lorsque les relations se dégradent conduit mécaniquement à du stress et des tensions". Pour y remédier, l'étude propose d'"inciter les salariés à ne pas passer par la rupture conventionnelle, mais à partir volontairement, en finançant dans ce cas partiellement les éventuelles pertes de salaires subies lors d'une nouvelle carrière professionnelle". Et "quand ce dispositif de complément salarial n'est pas utilisé (...), améliorer le système de la rupture conventionnelle à travers un système de bonus-malus pour les employeurs qui y ont recours".
Une formation professionnelle rénovée
Mais, "il est aussi souhaitable d'accompagner les salariés grâce à d'autres leviers", souligne l'étude. "Cela ne peut se faire qu'avec une préparation en amont de cette mobilité. Faute de formation adaptée, les salariés ne peuvent pas prétendre à d'autres emplois et se retrouvent devoir subir leur environnement". L'étude propose de "diminuer le montant de cotisation obligatoire quand les entreprises forment un plus grand nombre de salariés, notamment ceux qui sont les plus susceptibles de passer par la case chômage (intérimaires, précaires, moins qualifiés). Mais aussi, d'offrir aux salariés davantage de formations portables d'un secteur à l'autre et certifiante. Par "portables", on entend les formations pouvant être valorisées d'un secteur à l'autre, par leur contenu (connaissances dites générales telles que l'anglais, la gestion-comptabilité, le management...) et par leur certification et leur caractère diplômant".
Des droits pour les salariés basés sur l'ancienneté dans la carrière
Dans le système actuel, les droits acquis par les salariés résultent de leur ancienneté dans l'emploi. L'étude suggère de mettre en place pour les salariés "des droits acquis à l'ancienneté dans la carrière". Les salariés devraient pouvoir, "à partir d'un certain temps de carrière professionnelle", plus facilement prendre un congé formation ou de reconversion. Et "en matière d'assurance chômage, les droits seraient ouverts non pas à partir des salaires des 12 derniers mois comme dans le cas de l'allocation de retour à l'emploi, mais sur les cotisations versées depuis le début de la carrière, comptabilisées en même temps que les droits à la retraite".
 

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

Votre avis nous intéresse !

Subscribe