1. Compassion
Le principe. Essayer de ressentir ce que ressent l'autre ; trouver ensemble des solutions.Au bureau. Chercher à comprendre pourquoi son collègue ou son collaborateur résiste, se dérobe, agit " de travers ", etc. La plupart du temps, il a peur, peur de ne pas savoir, d'échouer, de se faire prendre sa place. Sans jouer le psy, ni l'assistante sociale, cherchez à savoir ce qui bloque. "As-tu des soucis en ce moment ?", "Que t'arrive-t-il ?". Dés lors vous pourrez organiser un binôme sur le projet, ou aménager l'agenda des tâches pour donner de l'oxygène. La compassion (ou empathie) se pratique aussi dans le compliment. Le manager estime trop souvent que le succès d'une tâche fait partie du job de son subordonné, mais il peut apprécier combien il s'est donnée du mal . Et le lui dire. "Je te félicite, malgré la fatigue que tu as accumulée ces derniers temps, tu as pu me rendre le dossier à l'heure et toute l'équipe pourra tenir les délais.
2. Mental
Le principe. Prendre soin de son âme et de sa pensée de la même façon que veiller à l'esthétique et la propreté de son corps.Au bureau. S'interroger au quotidien sur sa manière de fonctionner lorsque l'on a l'impression que ce que l'on a fait (ou dit) n'est pas "juste". Quels modes opératoires ai-je suivi ? Comment ai-je coopéré aujourd'hui ? Quels ont été les mots employés envers Jean et Marie ? Ai-je été de mauvaise humeur ? L'idée est de rectifier son comportement jour après jour afin de se perfectionner avec pour objectif de maintenir la meilleure harmonie possible.
3. Impermanence
Le principe. Rien ne dure et toute chose suit un cycle immuable : la naissance, la croissance, l'apogée, le déclin, avant de disparaître ou de se transformer. Ce cycle peut durer 3 jours, 3 ans, ou toute une vie.Au bureau. S'attacher à améliorer les choses en prenant les devants face à leur évolution inéluctable. Prendre conscience du temps qui passe en goûtant chaque moment. N'hésitez pas à vous dire :" je vis une situation fabuleuse aujourd'hui !", ou "j'ai la chance d'avoir un job". Même si tout n'est pas parfait, cela permet de prendre du recul sur les petits riens qui nous minent. Se dire aussi, face à une difficulté, qu'elle finira par passer, ce qui permet d'apaiser ses émotions pour mieux réfléchir aux solutions les plus adéquates.
4. Voie du milieu
Le principe. Chaque fois que l'on va vers des extrêmes - excès de jouissance ou d'ascétisme - on court vers un résultat négatif.Au bureau. Se garder de détester ou de porter aux nues un collaborateur ou de considérer une situation comme catastrophique ou merveilleuse. Une telle posture vous conduira à une impasse. Il faut veiller à l'équilibre des forces, chacun fait partie de l'équipe. Faîtes travailler celui que vous appréciez le moins dans la mesure de ce qu'il sait faire et sachez remettre votre chouchou à sa place. Prenez conscience que rien n'est spécifiquement ni bon ni mauvais, un évènement en soi est neutre. C'est vous qui le colorez par votre jugement, selon votre vécu, votre ressenti. Plutôt que de pestez, chaussez les lunettes de l'objectivité.
5. Causalité
Le principe. Toute cause entraine des effets et tout effet a une (ou des) cause(s)Au bureau. Eviter de tenir des propos négatifs, lors de remontrances par exemple. Dire ses quatre vérités à un collaborateur, lui asséner 'tu es nul!" aura un impact négatif, sur vous et sur le collectif. Mieux vaut attendre une heure, au calme, avant de d'opérer un recadrage. Attention aussi à la médisance, qui ne sert à rien et vous soulage à peine. En outre, elle écorne votre image. A l'inverse, les propos positifs appellent le positif. Un bienfait n'est donc jamais perdu dans une logique d'égoïsme altruiste puisque j'en retire une conséquence qui me sera favorable.
6. Attitude bénéfique
Le principe. Ne rien faire qui nuise à autrui, car l'intérêt d'une partie est l'intérêt du tout.Au bureau. Délivrer une parole impeccable. Je dis ce que je pense, ce que je ressens. "Là, tu t'es vraiment bien débrouillé du sujet, ce n'était pas évident ". La façon dont vous traitez un collaborateur rejaillira sur l'ensemble du groupe. Dans vos bravos, soulignez ce qu'il y a de positif chez l'autre, sans flatterie. Quand vous présentez un projet, valorisez son intérêt. La sanction, la mise en garde seront quant à elles proportionnées à la faute ou au dérapage. Ceci vaut aussi pour le client, le fournisseur ou le concurrent.
Marie-Madeleine Sève
(1) Auteur du "Petit traité de sagesse bouddhiste à l'usage des occidentaux", Jouvence Editions, mars 2011.
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