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vendredi 22 novembre 2013

Big data, big challenges, big opportunity



ÉDITO

Quelquefois distancées par d’autres enjeux, les données reviennent
sur le devant de la scène marketing et s’invitent dans tous les débats.
Signe des temps, le big data représentait, en 2012, un chiffre d’affaires de 6,3 milliards de dollars au niveau mondial et devrait atteindre 48,3 milliards USD en 2018, pour un taux de croissance annuel proprement hallucinant de… 40,5 % entre 2012 et 2018*.
Le big data renvoie à la capacité de l’entreprise à stocker des données, à les trier, à les analyser et à les intégrer dans son business model ou plus traditionnellement aux trois V qui le définissent : volume (masse de données), variété (données de natures diverses : vidéos, photos, textes, etc.) et vélocité (données à gérer en temps réel). L’enjeu est de taille car d’ici à 2020, selon les estimations
du cabinet IDC, les entreprises auront à gérer un volume de données multiplié par 35. Le traitement
et l’analyse devront donc être opérés en temps réel et nécessiteront des outils technologiques ultrasophistiqués et ultrapuissants.
En première ligne aux côtés des DSI, le département marketing est aujourd’hui directement impliqué
dans la gestion et la collecte des données clients. Un phénomène impliquant une synergie totale
entre deux fonctions peu habituées à collaborer, et l’instauration d’un dialogue entre techniciens
et utilisateurs.
Cette journée vous permettra de faire le point sur les impacts du big data pour votre stratégie d’entreprise. Seront notamment abordés les enjeux d’évolution des compétences, de collecte des données, de respect de la vie privée. À travers de nombreux cas d’entreprises, cette conférence vous permettra aussi d’évaluer le formidable potentiel du big data en termes de connaissance client.
Pour prendre du recul et faire le point sur les stratégies vous permettant de booster votre activité, Marketing Magazine, vous donne rendez-vous le 5 décembre prochain !

Stéfanie MOGE-MASSON
Directrice de la rédaction

*Source : Transparency Market Research, « Big Data Market – Global Scenario, Trends, Industry Analysis, Size, Share and Forecast, 2012 – 2018 » – 21 janvier 2013)

L’open data, un potentiel encore inexploité



Nouveaux métiers, nouvelles compétences et profils très recherchés


De nouvelles compétences et profils prennent de plus en plus de poids dans l’entreprise.

Provenant des États-Unis, ceux que l’on appelle les « Data Scientist et Chief Data Officer »,

dont les principales missions consistent à intégrer le big data au sein des entreprises et faire parler les données en les travaillant très en amont, commencent à faire leur apparition en France.

D’après l’AFDEL (Association française des éditeurs de logiciels), 10 000 postes d’experts en données devraient être créés par le big data dans les cinq ans.

Le point sur l’émergence de ces nouveaux métiers. Animée par
Amelle Nebia,

Chef de rubrique,

MARKETING MAGAZINE


L’open data (ouverture et accessibilité des données) constitue, pour les entreprises, une opportunité inédite de synergies et d’innovations. Mais seul 47 % des décideurs marketing et innovation déclarent s’être déjà intéressé au sujet.

Outre de nouveaux services pour les clients finaux, l’exploitation des données publiques permet d’ouvrir des marchés jusque-là difficiles d’accès, ou d’identifier de nouveaux besoins.



La gestion du marketing multicanal à l’heure du big data


Les nouvelles opportunités du big data conduisent à multiplier les actions marketing, et donc à en optimiser l’efficacité et le ROI sur l’ensemble des canaux. Pour répondre à cet enjeu, les entreprises mettent en œuvre des solutions intégrées de gestion des ressources marketing (Marketing Resource Management).
Retours d’expériences.


jeudi 24 octobre 2013

Le sourcing n’est pas qu’une affaire de lignes de codes !




sourcing pas qu'une affaire de code


Lors de la troisième édition de #rmsconf et de #TruParis, il y a eu de nombreux débats sur le sourcing (ateliers, conférences, challenge) tous étaient essentiellement centrés sur l’expertise geek des sourceurs. Hors, je constate, tous les jours, que d’autres compétences molles ou soft skills font souvent la différence… 

Pour un bon sourcing : Expérience et Analyse
Sandrine Théard, experte outre atlantique en la matière, a gentiment répondu à mes questions et souligne la plus value des sourceurs séniors et de l’analyse à mener en amont du sourcing.
Je suis d’accord avec elle : avant même de taper des lignes de codes, encore faut-il avoir mené en amont une analyse fine et  complète de notre mission.
questions candidat

Après l’analyse et l’identification, vient l’étape des appels téléphoniques !
Une posture collaborative, de la créativité et de l’endurance
Une fois que vous êtes devant votre liste de contacts, seul le sourceur capable de décliner un savoir faire et une posture collaborative fera la différence !
tweet Gaëlle Sarran sourceur

Petit retour en arrière… quand j’ai démarré dans ce métier en 2000, on ne parlait pas de réseaux sociaux et pourtant, avec mon téléphone et mon habilité relationnelle, je devais trouver la perle rare !
Comment ai-je fait à l’époque ? Quelles compétences ai-je mis en œuvre ?
« Bonne nouvelle » !
Une fois un contact identifié, il fallait et il faut toujours, en un minimum de temps, installer une tonalité propice à une écoute attentive et bienveillante. Se présenter rapidement, énoncer le pourquoi de son appel en maintenant un équilibre dans la relation : je ne viens pas faire l’aumône d’un candidat ou d’un contact non, au contraire, je suis détenteur d’une belle opportunité à proposer. Mon manager de l’époque Mark Wilson, chasseur de têtes IT sur Sophia Antipolis, me disait « tu as un joli bouquet de fleurs à la main c’est à toi de décrire précisément chaque fleur et de trouver celle qui fera mouche ».
 bouquet du chasseur de têtes

« Mon offre est-elle vraiment une opportunité pour vous ? »
Quand je forme des nouveaux collaborateurs, j’insiste sur la nécessité d’équilibrer les temps de parole. Après une présentation concise vient la phase d’un questionnement précis et ciblé. Objectif : identifier le positionnement de mon interlocuteur vis à vis du marché du travail et surtout déterminer quels sont ses leviers de motivation. En d’autres termes, s’il doit se séparer de son entreprise actuelle, quelles seront ses motivations premières ? Trop souvent des chargés de recherche biaisent leurs approches et focalisent sur leur propre intérêt sans mettre suffisamment en perspective celui des candidats approchés…Cette empathie est indispensable d’une part pour gagner du temps et viser « juste » et d’autre part pour installer une relation de confiance avec un contact, qui ne sera peut être pas le candidat d’aujourd’hui mais le sera d’autant plus demain !
« Ne pas passer à côté d’un candidat hors cible »
Que ce soit dans la saisie de multiples lignes de codes ou dans la qualification téléphonique d’une liste potentielle de candidats, il faut faire preuve, à la fois, d’endurance et d’ouverture d’esprit. Dernièrement, pour une chasse parisienne, heureusement je ne me suis pas arrêtée aux candidats d’Ile de France, sinon je serais passée à côté d’Antoine, bordelais, grâce à qui j’ai pu avoir une liste de 4 contacts qualifiés sur Paris !

columbo sourceur
«  Columbo sort de ce corps !»
Parfois, les recherches booléennes, le sourcing sur les réseaux professionnels ou généralistes ne sont pas fructueux. Alors comment faire ? Il y a 5 mois, nous devions chasser un profil très spécifique de vendeur haut de gamme parlant l’anglais et le russe avec des compétences dans les univers culinaires et/ou de l’électroménager. Après deux semaines de sourcing intensif « RIEN », très peu de profils intéressés et intéressants. Pourtant … il existe bien ce candidat !
« Marc j’ai une idée, il pleut prend ton imper et moi je mets mon trench… »
Et nous voilà, un samedi matin, nous rendant sur une zone commerciale stratégique, bras dessus bras dessous, partis à la chasse de notre perle rare, tous nos sens aux aguets… Après avoir passé la porte de trois show-room, nous entrons dans celui d’un cuisiniste réputé pour ses produits hauts de gamme et là, une jeune femme élégante et souriante vient directement à notre rencontre. Instantanément une petite voix me dit : C’est elle ! … Bingo, trois semaines plus tard, Nelly montait sur Paris pour signer son contrat et démarrer son intégration ! Cette expérience démontre la possibilité de pouvoir identifier des profils en situation de travail que ce soit sur un lieu de vente, dans une conférence ou encore sur un salon.
« Contact aujourd’hui, candidat demain »
Même si nous sommes souvent sous pression par des échéances étroites, voire parfois par un contexte concurrentiel aigu, nous devons être généreux avec notre temps et notre attention. Chaque contact, à défaut d’être un candidat, peut être porteur d’opportunité, soit pour notre recherche en cours soit pour une prochaine mission. Ce fut le cas encore cet été. Lors d’une recherche pour un store manager sur la côte d’azur, nous avons fait la connaissance d’Estelle résolument parisienne et ouverte à un nouveau challenge. Après avoir bouclé cette mission niçoise avec un autre candidat, un mois plus tard notre client nous sollicite pour une recherche similaire sur Paris. Nous nous empressons de recontacter Estelle et, en moins de deux semaines, elle fut recrutée ! Si nous n’avions pas pris le temps de faire connaissance et d’échanger avec Estelle nous n’aurions pas pu être aussi réactifs.
Je réponds ainsi à Laurent Brouat lors du challenge sourcing #rmsconf, si Mathilda “robot sourceur du futur ” de Frédéric Mischler me fera gagner du temps ce sera pour construire et développer des relations durables avec mes candidats approchés.

Le sourcing n’est pas qu’une affaire de lignes de codes ! par Caroline Guichet sourcing pas qu'une affaire de code inShare17 Lors de la troisième édition de #rmsconf et de #TruParis, il y a eu de nombreux débats sur le sourcing (ateliers, conférences, challenge) tous étaient essentiellement centrés sur l’expertise geek des sourceurs. Hors, je constate, tous les jours, que d’autres compétences molles ou soft skills font souvent la différence… Pour un bon sourcing : Expérience et Analyse Sandrine Théard, experte outre atlantique en la matière, a gentiment répondu à mes questions et souligne la plus value des sourceurs séniors et de l’analyse à mener en amont du sourcing. Je suis d’accord avec elle : avant même de taper des lignes de codes, encore faut-il avoir mené en amont une analyse fine et complète de notre mission. questions candidat Après l’analyse et l’identification, vient l’étape des appels téléphoniques ! Une posture collaborative, de la créativité et de l’endurance Une fois que vous êtes devant votre liste de contacts, seul le sourceur capable de décliner un savoir faire et une posture collaborative fera la différence ! tweet Gaëlle Sarran sourceur Petit retour en arrière… quand j’ai démarré dans ce métier en 2000, on ne parlait pas de réseaux sociaux et pourtant, avec mon téléphone et mon habilité relationnelle, je devais trouver la perle rare ! Comment ai-je fait à l’époque ? Quelles compétences ai-je mis en œuvre ? « Bonne nouvelle » ! Une fois un contact identifié, il fallait et il faut toujours, en un minimum de temps, installer une tonalité propice à une écoute attentive et bienveillante. Se présenter rapidement, énoncer le pourquoi de son appel en maintenant un équilibre dans la relation : je ne viens pas faire l’aumône d’un candidat ou d’un contact non, au contraire, je suis détenteur d’une belle opportunité à proposer. Mon manager de l’époque Mark Wilson, chasseur de têtes IT sur Sophia Antipolis, me disait « tu as un joli bouquet de fleurs à la main c’est à toi de décrire précisément chaque fleur et de trouver celle qui fera mouche ». bouquet du chasseur de têtes « Mon offre est-elle vraiment une opportunité pour vous ? » Quand je forme des nouveaux collaborateurs, j’insiste sur la nécessité d’équilibrer les temps de parole. Après une présentation concise vient la phase d’un questionnement précis et ciblé. Objectif : identifier le positionnement de mon interlocuteur vis à vis du marché du travail et surtout déterminer quels sont ses leviers de motivation. En d’autres termes, s’il doit se séparer de son entreprise actuelle, quelles seront ses motivations premières ? Trop souvent des chargés de recherche biaisent leurs approches et focalisent sur leur propre intérêt sans mettre suffisamment en perspective celui des candidats approchés…Cette empathie est indispensable d’une part pour gagner du temps et viser « juste » et d’autre part pour installer une relation de confiance avec un contact, qui ne sera peut être pas le candidat d’aujourd’hui mais le sera d’autant plus demain ! « Ne pas passer à côté d’un candidat hors cible » Que ce soit dans la saisie de multiples lignes de codes ou dans la qualification téléphonique d’une liste potentielle de candidats, il faut faire preuve, à la fois, d’endurance et d’ouverture d’esprit. Dernièrement, pour une chasse parisienne, heureusement je ne me suis pas arrêtée aux candidats d’Ile de France, sinon je serais passée à côté d’Antoine, bordelais, grâce à qui j’ai pu avoir une liste de 4 contacts qualifiés sur Paris ! columbo sourceur « Columbo sort de ce corps !» Parfois, les recherches booléennes, le sourcing sur les réseaux professionnels ou généralistes ne sont pas fructueux. Alors comment faire ? Il y a 5 mois, nous devions chasser un profil très spécifique de vendeur haut de gamme parlant l’anglais et le russe avec des compétences dans les univers culinaires et/ou de l’électroménager. Après deux semaines de sourcing intensif « RIEN », très peu de profils intéressés et intéressants. Pourtant … il existe bien ce candidat ! « Marc j’ai une idée, il pleut prend ton imper et moi je mets mon trench… » Et nous voilà, un samedi matin, nous rendant sur une zone commerciale stratégique, bras dessus bras dessous, partis à la chasse de notre perle rare, tous nos sens aux aguets… Après avoir passé la porte de trois show-room, nous entrons dans celui d’un cuisiniste réputé pour ses produits hauts de gamme et là, une jeune femme élégante et souriante vient directement à notre rencontre. Instantanément une petite voix me dit : C’est elle ! … Bingo, trois semaines plus tard, Nelly montait sur Paris pour signer son contrat et démarrer son intégration ! Cette expérience démontre la possibilité de pouvoir identifier des profils en situation de travail que ce soit sur un lieu de vente, dans une conférence ou encore sur un salon. « Contact aujourd’hui, candidat demain » Même si nous sommes souvent sous pression par des échéances étroites, voire parfois par un contexte concurrentiel aigu, nous devons être généreux avec notre temps et notre attention. Chaque contact, à défaut d’être un candidat, peut être porteur d’opportunité, soit pour notre recherche en cours soit pour une prochaine mission. Ce fut le cas encore cet été. Lors d’une recherche pour un store manager sur la côte d’azur, nous avons fait la connaissance d’Estelle résolument parisienne et ouverte à un nouveau challenge. Après avoir bouclé cette mission niçoise avec un autre candidat, un mois plus tard notre client nous sollicite pour une recherche similaire sur Paris. Nous nous empressons de recontacter Estelle et, en moins de deux semaines, elle fut recrutée ! Si nous n’avions pas pris le temps de faire connaissance et d’échanger avec Estelle nous n’aurions pas pu être aussi réactifs. Je réponds ainsi à Laurent Brouat lors du challenge sourcing #rmsconf, si Mathilda “robot sourceur du futur ” de Frédéric Mischler me fera gagner du temps ce sera pour construire et développer des relations durables avec mes candidats approchés.

http://recrutementmediassociaux.com/le-sourcing-nest-pas-quune-affaire-de-lignes-de-codes/?utm_source=Jacco+Valkenburg&utm_medium=Recrutement2 

samedi 12 octobre 2013

De plus en plus de « nez » français à l’étranger

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Étudiantes de l'Isipca dans le laboratoire de parfumerie, l'un des 14 laboratoires de l'école, en avril 2013. Les centaines d'essences utilisées dans la composition des parfums sont rangées dans des petits flacons.
Lydie Gumery, la directrice pédagogique de l’Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l'aromatique (Isipca) de Versailles, se veut positive : « Le savoir-faire reste dans l’Hexagone. C’est simplement du made in France que l’on exporte». Depuis la fondation de l’école en 1970 par Jean-Paul Guerlain, descendant du fondateur de la maison éponyme, la part des diplômés en activité à l’étranger n’a cessé de croître.
« Un tiers » des 3 500 anciens à l'étranger
Aujourd’hui, sur les 3 500 anciens, ces "nez" spécialistes des parfums, des cosmétiques ou des arômes alimentaires, « un tiers » travaille à l’international. L’école ne dispose pas de chiffres précis, mais Lydie Gumery affirme que cette tendance « est le reflet d’une volonté de l’école » d’envoyer ses étudiants à l’étranger.
« La distribution est mondiale, et les besoins en parfumeurs et aromaticiens ne font que suivre le mouvement  », résume Philippe Massé, président de Prodarom, le syndicat national des fabricants de produits aromatiques, qui regroupe 54 entreprises. Parmi elles, 18 cumulaient un chiffre d’affaires de 869 millions d’euros en 2012, dont 62,5% à l’exportation. Les champions français —L’Oréal, Dior, Chanel ou Givenchy— offrent des dizaines de milliers d’emplois en France, mais sont aussi des géants planétaires.
Le secteur exporte 2,5 fois plus que les autres biens de consommation, d’après les données les plus récentes de l’Insee. En 2011, l’excédent commercial des ventes de parfums et produits cosmétiques français à l’international atteignait 8,3 milliards d’euros.
« L'expatriation est quasiment nécessaire »
Pas très étonnant donc que les "nez" français s’expatrient dans une filiale de société française, ou directement dans l’une des cinq premières entreprises mondiales de production de compositions parfumées, auprès desquelles la plupart des marques s’adressent pour la fourniture de concentrés parfumés livrés clé en main.
Elles sont toutes étrangères : Givaudan et Firmenich sont suisses, International Flavors & Fragrances (IFF) américaine, Symrise allemande et Takasago japonaise.
C’est le cas d’Émilie Pivoin, technicienne chez IFF à Hilversum aux Pays-Bas. «L’entreprise m’a accueillie dans son entité installée en France en tant qu'apprentie lorsque je faisais mon master à l’Isipca. Lorsque j'ai eu mon diplôme, ses responsables m’ont proposé de rejoindre une de leurs filiales européennes », explique l’ancienne étudiante, spécialisée en formulation et en évaluation sensorielle. Une de ses camarades de promo, Caroline Pensivy, aujourd’hui aromaticienne en Angleterre, avance que « l'expatriation est quasiment nécessaire » pour les jeunes "nez".
« Nous sommes européens »
« Nous sommes européens, renchérissent de leurs côtés Caroline Ezeh et Olga Wojcik. Si des opportunités se présentent à nous, on les saisit là elles se trouvent ». Toutes deux s’apprêtent à s'expatrier par le truchement d'un programme d’échange européen de six mois, baptisé Leonardo da Vinci, auquel l’école a adhéré en 2003. En parallèle, chaque année, 10 étudiants en BTS sont envoyés à Londres, et 25 autres, étudiants en master professionnel de management international de la parfumerie, s'en vont à l’université de Georgetown, à Washington (Etats-Unis).
L’appel de l’étranger répond à plusieurs motivations: se perfectionner dans une langue vivante souvent mal dégrossie à la sortie du lycée, découvrir les préférences olfactives variables d’un pays à l’autre et espérer un salaire plus élevé. « Je suis souvent contactée par des chasseurs de tête sur le réseau social LinkedIn, et c'est bon signe. Si retour en France il y a pour moi un jour, je suis certaine que mon expérience professionnelle à l'étranger fera la différence par rapport à d’autres candidats restés dans l'Hexagone », anticipe Fanny Jacot-Blais, embauchée en juillet comme aromaticienne chez Elixarome à Paddock Wood dans le Kent, en Angleterre, après avoir obtenu son master en aromatique alimentaire à l’Isipca.
193 étudiants de 39 nationalités passés par l'Isipca
Dans le secteur des parfums surtout, la tendance à l’internationalisation des savoir-faire ne date pas d’hier. Patrick Saint-Yves, le président de la Société française des parfumeurs (SFP), explique : « Presque tous les fleurons industriels français de la parfumerie ont été intégrés à des groupes mondiaux qui ont ensuite envoyé les jeunes parfumeurs former des locaux qui les supplantent aujourd’hui ».
La SFP revendique la moitié de ces nez-là parmi ses adhérents, 300 personnes sur un total qu’elle évalue à 600 dans le monde. « Un patrimoine culturel vivant qui n’a pourtant aucune existence officielle en France », s’inquiète Patrick Saint-Yves.
En sens inverse, sur le campus versaillais de l’Isipca, les sirènes de la parfumerie hexagonale, véritable Eldorado du secteur, attirent nombre d’étrangers : 193 étudiants de 39 nationalités sont passés par l’école depuis qu’elle a créée voilà dix ans un master en anglais. Parmi eux, il y a Sarah Warth, arrivée du Nebraska (États-Unis) après un stage chez Louis Vuitton à New York. Elle l’assure : « À la fin de mes études, je veux rester à Paris. C’est la capitale mondiale du parfum !» 
Pour plus d'images de l'Isipca, consulter le reportage photo de Joseph Gobin.

mardi 8 octobre 2013

Viadeo lance son nouvel espace « Jobs & Formations »

Avec une refonte complète et de nouvelles fonctionnalités de la rubrique « Jobs & Formations », le réseau social professionnel, qui compte désormais 8 millions de membres en France, enrichit son offre « Recruteurs » pour mieux accompagner les entreprises.

Parmi toutes les entreprises présentes sur Viadeo, nombreuses sont celles utilisant l’espace « Jobs & Formations » pour diffuser leurs offres d’emploi et adresser ainsi plus de candidats potentiels. Viadeo a rénové sa rubrique afin de mieux valoriser ces offres et ce, pour être encore plus efficace et plus proche des besoins de recrutement des structures présentes sur le premier réseau social professionnel français.
La refonte de l’espace compte en effet des innovations en termes de fonctionnalités et d’ergonomie :
- Toujours plus près ? Les entreprises qui renseigneront leur adresse verront celle-ci automatiquement publiée sur les offres d’emploi et géolocalisées. Sur le détail de l’offre, les candidats pourront visualiser en simultané le temps de trajet, une carte interactive par rapport à leur domicile et le meilleur itinéraire pour s’y rendre. Alors que 46 % des français actifs seraient prêts à changer de travail pour se rapprocher de chez eux[1] et que pour 80 % des membres sondés² la situation géographique est un critère déterminant dans leur recherche d’emploi, Viadeo permet donc aux recruteurs de recevoir des candidatures toujours plus qualifiées. De quoi considérer sérieusement l’envie de faire un bout de chemin ensemble…
- Toucher plus de candidats ? C’est possible grâce à la possibilité de postuler directement via son profil. On sait que certains candidats en poste n’ont pas forcément le temps de refaire un CV détaillé. En postulant via leur profil numérique, ils peuvent se positionner facilement et rapidement. C’est donc l’occasion pour les recruteurs de sourcer de nouveaux profils.
- Enfin, pour aller plus loin dans la mise en avant de la rubrique emploi sur Viadeo, les nouvelles offres bénéficient d’un meilleur référencement sur Viadeo ainsi que sur les moteurs de recherche. Une passerelle relie désormais la page Entreprise et les offres que cette même entreprise publie dans l’espace Jobs & Formation, ce qui multiplie la visibilité de la structure qui recrute. Le bénéfice est double : la marque employeur est consolidée, et les candidats ont un accès immédiat à toutes les informations délivrées par la Page Entreprise.
L’objectif de cette refonte ? Mettre toujours plus d’outils au service d’une plus grande fluidification du marché du travail en multipliant les possibilités de prises de contact. Des évolutions supplémentaires sont à venir dans les prochains mois offrant de nouvelles perspectives en faveur de l’emploi.

Des ingénieurs toujours aussi prisés



Expertise, Production, Supply Chain, QSHE... Le cabinet de recrutement Robert Walters revient dans cette Tribune sur les opportunités de la rentrée, pour les ingénieurs, alors que certains secteurs comme l’Aéronautique, du Luxe ou encore de l’Oil & Gas continuent de recruter.
Elément moteur de l’économie française, l’industrie peine encore en France à recruter certains profils. Les ingénieurs sont ainsi toujours autant sollicités, notamment sur les zones industrielles historiques de notre pays comme la région Rhône-Alpes, l’Ile-de-France ou encore le bassin toulousain.

Les activités qui recrutent depuis 5 ans

Expertise, Production, Supply Chain et QHSE constituent depuis 5 ans les 4 activités enregistrant les plus fortes demandes de recrutement pour les ingénieurs.
Connaissant les plus forts volumes de recrutement, les postes en bureau d’études et en recherche & développement ont toujours le vent en poupe. L’expertise des ingénieurs, que ce soit en mécanique, électrotechnique, optronique ou encore électronique de puissance est toujours très recherchée.
En production, les postes en atelier comme les directeurs de production, directeurs d’usine, responsables amélioration continue, responsables maintenance, responsables d’unité autonome de production ou encore responsables méthodes et industrialisation font, comme l’an dernier, l’objet de recrutements conséquents.
Les besoins de recrutement en Supply Chain se concentrent quant à eux sur des postes en Achat ou en Logistique et Transports.
En fort développement depuis 3 ans, la fonction QHSE (Qualité Hygiène Sécurité Environnement) enregistre chaque année une forte demande de recrutement sur l’ensemble de ses fonctions. Cette évolution s’explique par un contexte de plus en plus réglementé et une professionnalisation du métier. Conscients de cette évolution, de plus en plus d’ingénieurs diplômés s’orientent vers cette fonction, qui était auparavant l’apanage de techniciens ayant évolué dans leur structure.

Pas de délocalisation des centres d’excellence

Si la tentation de délocalisation vers des pays low cost subsiste dans l’industrie européenne, elle concerne rarement les centres d’excellence comme la recherche & développement ou le design que les entreprises préfèrent conserver sur leur propre territoire, en tout cas pour les économies nationales les plus matures. Les profils experts en bureau d’études et en R&D font ainsi l’objet de toutes les attentions des recruteurs et peuvent prétendre à des niveaux de rémunération très attractifs.

Des secteurs industriels toujours très dynamiques en matière de recrutement

L’année 2013 a été marquée par la confirmation de la résilience de certains secteurs, peu voire pas du tout touchés par la crise. Les secteurs de l’Aéronautique, du Luxe ou encore de l’Oil & Gas illustrent bien cette réalité. Ces secteurs continuent à recruter massivement, dans certains cas sur des zones géographiques assez délimitées (le bassin toulousain et la région parisienne pour l’aéronautique par exemple) et dans d’autres cas sur des zones beaucoup moins urbanisées. Les grands du Luxe ont en effet pris l’habitude, depuis une dizaine d’années, d’installer leurs nouveaux ateliers de production dans des zones rurales, loin des grands centres
D’autres secteurs industriels peuvent présenter des disparités fortes, face à la crise. L’automobile, qui est un secteur très touché et fragilisé sur le territoire national (notamment sur les sites de production) va néanmoins continuer à embaucher des profils d’experts dans ses centres d’excellence dont le rayonnement est international !
Analyse Robert Walters © Cadremploi.fr

http://www.cadremploi.fr/editorial/actualites/actu-emploi/detail/article/des-ingenieurs-toujours-aussi-prises.html

lundi 7 octobre 2013

La piste des emplois non pourvus

Conférence sociale, acte deux : les rencontres entre gouvernement et partenaires sociaux ont de nouveau mis en lumière cette semaine le paradoxe des emplois non pourvus en France. Le dossier, ancien cheval de bataille de Nicolas Sarkozy, est une épine dans le pied du gouvernement au moment où les prévisions de l'Insee ont douché les espoirs d'une baisse du chômage fin 2013. Le pays compte désormais 3,26 millions de demandeurs d'emploi sans activité. Or, "Parmi les 470 000 offres d'emplois retirées en 2012, environ 126 000 n'ont pas été pourvues faute de candidats", explique ainsi Hélène Paris, directrice des statistiques et de l'évaluation à Pôle emploi.
"Les difficultés à recruter anticipées par les employeurs se réduisent" de plus de 2 points, mais un employeur potentiel sur deux (50,4%) en anticipe toujours affirme l'enquête Besoins en main-d'oeuvre (BMO) 2013 publiée par Pôle emploi en avril. Si les employeurs peinent à embaucher de la main-d'oeuvre dans la restauration, l'entretien ou l'aide à domicile, le recrutement de cadres donne également du fil à retordre dans certains secteurs. Selon l'enquête BMO, les ingénieurs informatiques et de la R&D se hissent à la 5e place du top 10 resserré des métiers les plus recherchés (hors saisonniers) - derrière les personnels d'aide à domicile et de la restauration. Le métier d'informaticien apparaît aussi comme celui affichant "la plus forte difficulté de recrutement", avec 67,2% de projets jugés difficiles par les services de Ressources humaines. Cette proportion augmente en moyenne de 5 points par an selon Pôle emploi. Les nouveaux métiers, notamment ceux de la transition énergétique présentent eux aussi un vivier potentiel d'emplois, à condition que les nouveaux salariés verts soient bien formés.
Le "profil inadéquat" des candidats (86%) est la première cause de difficulté de recrutement, devant la pénurie de main-d’œuvre dans certains domaines (60%), les conditions de travail (32%) ou une image dégradée de l'entreprise ou du métier (18%), selon BMO.
Le président Français Hollande a ainsi annoncé un plan d'urgence pour pourvoir les "200 à 300 000" offres d'emploi qui ne trouvent pas preneurs chaque année, en permettant à des demandeurs d'emploi de se former "rapidement". A suivre.
Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

cadremploi
      

mardi 1 octobre 2013

Le plus grand incubateur du monde bientôt à Paris

crédits : ©Wilmotte & Associés SA 
Le plus grand incubateur au service du développement de l’écosystème numérique
Ce nouvel incubateur qui représente le plus grand incubateur au monde accueillera 1 000 start-ups innovantes, tous secteurs confondus. Ces start-ups bénéficieront d’un espace de travail unique, sur plus de 30 000 mpour émerger et transformer leurs projets innovants en véritables entreprises de rang mondial.
Ce projet inédit qui représente une 1ère mondiale a pour objectif de permettre le développement d’une nouvelle génération d’entreprises qui seront les succès de demain et dont la France a besoin pour rayonner à l’international et renforcer sa compétitivité.
En favorisant les partages d’expériences et de connaissance, ce nouvel incubateur vise à encourager le développement d’un écosystème numérique.  Le numérique est un véritable accélérateur de croissance et un facteur clef de la compétitivité française.
Ce nouveau projet va donc permettre à la France de séduire les nouveaux talents, les créateurs et les investisseurs, et ainsi de rayonner dans le paysage numérique international.

http://1000startupsparis.fr/

mardi 17 septembre 2013

Bavière : voyage au pays du plein emploi

|  Par Thomas Schnee
« Laptop und Lederhose » (ordinateur et culotte de peau) est devenu le slogan officieux de la Bavière, très ancrée dans les traditions mais qui semble s’accommoder sans problème des contraintes de la mondialisation, affichant un taux de chômage de seulement 3,6 %. La CSU au pouvoir y a largement gagné les élections ce dimanche. De notre envoyé spécial.

De notre envoyé spécial en Bavière.
Des problèmes en Bavière ? Si l’on écoute Anton Salzbrunn, il n'en manque pas. Le candidat de la gauche radicale (Die Linke, ici la section d'Erlangen) aux élections régionales dans la circonscription de la ville d’Erlangen (nord), évoque le taux officiel de 13,8 % de la population régionale vivant sous le seuil de la pauvreté, le problème du prix des logements dans les grands centres urbains, les zones rurales oubliées par le développement ou encore le nombre croissant de travailleurs intérimaires embauchés dans les nombreuses usines du Land.
« Ici, les gens ne se rendent pas compte que la richesse de la région se fait aussi sur le dos des pays voisins, grâce à nos bas salaires. Allez voir ...

http://www.mediapart.fr/journal/international/150913/baviere-voyage-au-pays-du-plein-emploi?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

vendredi 13 septembre 2013

Cinq ans après Lehman, comment recrute-t-on un financier ?

Le Monde.fr Par


Cinq ans après l'effondrement de la banque d'investissement américaine Lehman Brothers, le monde n'a toujours pas centré ses efforts sur la cause fondamentale de la crise financière – un excès d'endettement.

Il y a cinq ans, la banque d'affaire américaine Lehman Brothers mettait la clé sous la porte, provoquant un séisme financier d'une rare ampleur. Pointée du doigt, l'industrie financière, et particulièrement la finance de marché et d'investissement, dont les traders et autres courtiers, ont tour à tour été considérés comme les profiteurs et les boucs émissaires d'un système sans morale.

Si la régulation du secteur est en cours, qu'en est-il du recrutement des acteurs de la finance, dont la responsabilité fait toujours débat ?
"ÉMERGENCE D'UN DEVOIR DE VIGILANCE"
Pour Rémi Legrand, associé au sein du cabinet de conseil Eurogroup Consulting, le système a changé : "L'accent a été mis sur la capacité du candidat à respecter les règles ("compliance"). Cette sensibilité était très peu développée avant la crise. C'est une forme de réponse des banques, mais elle est encore insuffisante. Il s'agit de faire évoluer les comportements, c'est une question de responsabilité individuelle", qui passe entre autres, selon lui, par la formation et l'exemplarité au niveau du management.
FMT Consulting, chasseur de tête en finance de marché et en informatique financière, admet "faire beaucoup plus attention à la façon dont le candidat évalue les risques sur le marché et à sa façon de réagir face à des mouvements importants et soudains", à l'aide notamment de logiciels de simulation, qui évaluent le stress généré par ce type de tâche.

Sauf que la prise de risque fait aussi partie du jeu sur ces postes. "Il est évident que si un trader ne prend pas de risques, calculés bien sûr, la banque ne gagne pas d'argent, souligne Patricia Bravin, fondatrice de FMT Consulting. Le chiffre d'affaires généré par le candidat et la taille de son portefeuille de clients entrent aussi en jeu. Le tout est de trouver une personne expérimentée, bien formée et avec la tête sur les épaules, sachant gérer au mieux ses positions."
PAS DE "RÉVOLUTION"
Denis Marcadet, fondateur de Vendôme Associés et chasseur de têtes spécialisé dans les métiers de la finance, a de son côté observé une systématisation des tests, souvent à l'aide de logiciels, de la part des établissements bancaires pour les postes techniques, particulièrement en "front office", dont le recrutement a doucement repris "après trois-quatre ans de disparition", liée à la réduction des effectifs sur la place bancaire française.
Sélectionner moins de candidats, mais mieux, tel est l'enjeu du recrutement post-crise. "Il y a moins de postes mais aussi moins de candidats. Les grilles de sélection sont plus orientées vers le contrôle des risques, souligne M. Marcadet. Les établissements ont dû beaucoup investir dans ce domaine sous la pression des institutions financières françaises et européennes", dans le cadre de la réforme du secteur, souligne-t-il.
Pour autant, Vincent Picard, associé au sein du cabinet de recrutement Fed Finance, spécialisé dans la finance, n'a "pas le sentiment qu'il y ait eu une révolution en matière de recrutement. Il y a certes plus de contrôle administratif, comme l'examen des fiches de paie, le casier judicaire, les diplômes. Mais, par exemple, il n'y a pas plus de questions liées à l'éthique, qui reste une valeur subjective impossible à évaluer, contrairement aux compétences ou à la personnalité."
"UN MONDE TRÈS SOLIDAIRE"

Même s'il est difficile d'évaluer à quel point l'aspect moral est pris en compte par les recruteurs, l'éthique financière est aujourd'hui au cœur de cours spécifiques dans les écoles de commerce. Selon Alain Anquetil, philosophe et professeur d'éthique des affaire à l'Essca, "pour que la sensibilisation des étudiants soit efficace, il est important qu'ils réfléchissent vraiment à la manière dont ils conçoivent le rôle de l'éthique dans leur futur métier". Pour cela, il faut "traiter les causes de leur propre scepticisme sur la place de l'éthique dans les affaires, avant de leur proposer de bonnes manières de pratiquer leur métier".

Traitée - trop ? - en amont, alors que l'étudiant n'est pas encore de plain-pied dans le monde professionnel, cette question n'est peu, voire plus du tout, abordée par les recruteurs, qui ont tendance à éviter toute autocritique sur leur rôle dans la crise. "Tout le monde a été touché et a donc un avis sur la question, mais ce n'est pas le sujet d'un recrutement, même si cela peut être évoqué au fil de la conversation", estime un chasseur de tête, qui parle sous le couvert de l'anonymat.
Un autre n'hésite pas à déclarer que "si un trader met en cause le rôle des établissements financiers, c'est qu'il s'est trompé de métier, car la finance est un monde très solidaire". Les banques contactées par Le Monde.fr n'ont pas donné suite à nos sollicitations.
Lire aussi notre entretien avec Alain Anquetil, philosophe et professeur d'éthique des affaires à l'Essca : "La crise financière a mis en avant les défauts d'un système, plus que l'immoralité des individus"
Anna Villechenon
Journaliste au Monde


http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/09/13/cinq-ans-apres-lehman-comment-recrute-t-on-un-financier_3475453_3234.html 

jeudi 12 septembre 2013

Comment la société produit des métiers «inutiles»




Selon David Graeber, anthropologue américain, l'économie contemporaine créerait une multitude de métiers «inutiles» notamment dans le secteur des services (consulting, management, RH, communication...) Il estime aussi que ces travailleurs en seraient conscients.

Notre métier sert-il réellement à quelque chose? Ressentez-vous parfois une inutilité profonde lorsque vous excécutez les tâches que vous êtes sommés d'effectuer au travail? En pleine période estivale, la tribune de l'anthroplogue américain David Graeber intitulée «Du phénomène des jobs à la con» a eu l'effet d'une bombe. Selon lui, le monde du travail actuel regorge de métiers inutiles, qui découlent directement des progrès technologiques. Le secteur de métiers visés: les services. Ressources humaines, management, consulting, finance, conseil et une grande partie des emplois de «bureau»... Des métiers qui ne sont pas indispensables mais qui sont pourtant créés en masse. La cause principale? La tertiarisation de l'économie et l'augmentation de la part prise par les postes plus qualifiés.
L'anthropologue cite l'économiste anglais John Maynard Keynes , qui avait prédit dans une fiction - dès 1930 - que l'on pourrait se contenter de travailler 15 heures par semaine un siècle plus tard et que l'on s'ennuierait tellement que le principal problème collectif serait de répartir le travail.



David Graeber, qui se définit comme anarchiste, critique en fait le principe même de la division du travail. En substance, on pourrait donc penser que sa perception du travail et de l'emploi est manichéenne, avec d'un côté les métiers indispensables, qui «servent» véritablement à quelque chose (tous les métiers manuels ou pragmatiques; les boulangers, les médecins, les éboueurs...) et de l'autre les métiers non indispensables qui ne sont que des postures et qui servent uniquement à nous «occuper». Mais tout en affirmant ses propos, David Graeber indique qu'il n'a - comme tout le monde - aucune légitimité pour qualifier certains boulots d'utiles et d'autres d'inutiles.

Créer du sens dans son travail

David Graeber estime également que les personnes concernées sont conscientes de l'inutilité de leurs tâches. «La plupart des gens qui font ces métiers en sont en fin de compte conscients. Il y a une classe entière de salariés qui, quand vous les rencontrez à des soirées et leur expliquez que vous faites quelque chose qui peut être considéré comme intéressant, éviteront de discuter de leur métier. Mais donnez-leur quelques verres et ils se lanceront dans des tirades expliquant à quel point leur métier est stupide et inutile» a-t-il déclaré.
Pour la sociologue du travail Danièle Linhart, le point de vue de Graeber est trop radical et ne reflète pas la réalité de l'état d'esprit qui anime les personnes travaillant dans les métiers concernés. Pour elle, ces employés ne sont pas conscients de faire un métier «inutile», et ne se résigneront en aucun cas à l'admettre. «Déjà, il est déplacé de qualifier d'utile ou inutile des métiers qui composent la société. Ensuite, cette vision du travail est très pessimiste et n'est pas en adéquation avec ce que pensent les salariés, et les cadres, plus particulièrement.»
S' il est effectivement fréquent que les cadres aient le sentiment d'être intellectuellement insatisfaits de leur travail, et d'avoir fait le tour de leur secteur d'activité, leur état d'esprit ne passe pas pour autant aux extrêmes des lamentations et de la résignation. Au contraire. «En cas cas d'ennui profond ou d'insatisfaction, ils chercheront alors soit à faire autre chose et à changer d'air, soit à trouver une utilité symbolique, du sens à leur travail. Il me semble peu pertinent de dire qu'aujourd'hui, les cadres se sentent inutiles. Je pense au contraire qu'ils ont de grosses capacités pour trouver et retrouver du sens à leur travail» analyse Danièle Linhart.

http://www.lefigaro.fr/emploi/2013/09/11/09005-20130911ARTFIG00384-comment-la-societe-produit-des-metiers-inutiles.php?goback=.gde_3607825_member_272407707#!


mercredi 11 septembre 2013

L’Open Source, un levier de croissance pour l’économie numérique française ?


mardi 10 septembre 2013
Lors de l’inauguration des nouveaux locaux de Mozilla en juin dernier, Fleur Pellerin a réaffirmé son soutien au logiciel libre en le présentant comme « un véritable vecteur d’innovation et de changement » et un « gisement de productivité et de compétitivité ». Parmi les autres qualités vantées par la Ministre, la source de création d’emplois (10 000 supplémentaires dans les 3 ans à venir) et les coûts moindres. Philippe Montarges, Vice-Président de la thématique « THINK » de l’Open World Forum 2013, revient sur l’environnement économique de l’Open Source et explique les raisons du succès de ce nouveau modèle économique.


L’Open Source en entreprise : des économies budgétaires à moyen terme
Aujourd’hui les économies budgétaires liées à l’utilisation de solutions Open Source par les DSI des entreprises et du secteur public sont un des facteurs qui poussent à l’adoption de ce modèle. Dans les faits, mesurer précisément les impacts budgétaires et les réductions de coûts ne peut être fait sans tenir compte du profond changement de pilotage financier qu’implique le choix du logiciel libre.
Le logiciel libre repose sur un modèle de services et non de vente comme les logiciels propriétaires. Les budgets sont donc davantage consacrés au développement de projets et l’intégration de solutions plutôt qu’aux maintenances et aux achats de licences. En clair, vous passez d’un modèle de Capex majoritaire à un modèle d’Opex plus en prise réelle avec le niveau d‘activité des organisations. D’ailleurs, le choix de l’Open Source dans de nombreuses grandes entreprises, services de l’Etat ou services publics dépend très largement de cette stratégie d’investissement.
Pour une entreprise, concevoir ou déployer une solution informatique est un choix budgétaire à moyen terme qui permet de construire dans le temps, de se réapproprier son système et de le maîtriser. Ceci entraîne, à terme, des coûts moins importants que lorsqu’il y dépendance à un éditeur, des compétences rares donc chères ou à un constructeur qui sera davantage porté sur une politique commerciale qui n’est pas nécessairement celle de l’entreprise. En effet, la réappropriation du savoir-faire lié à l’Open Source permet une meilleure maîtrise des compétences et donc une baisse des coûts.


Un nouveau modèle économique… alternatif !
Le logiciel libre repose sur un modèle économique alternatif qui s’appuie sur une logique de contribution et de travail collaboratif avec les fondations et les communautés qui sont-elles mêmes sponsorisées par des grands acteurs de la communauté IT : derrière Linux, il y a entre autres IBM et derrière Android, on retrouve Google. Il peut aussi s’apparenter à une économie de type développement durable car il s’autoalimente. Ce modèle économique est alternatif par rapport au modèle de rente que proposent les éditeurs traditionnels de l’informatique et qui repose sur une tout autre logique qui est celle de : « j’investis, je développe un logiciel, j’en vends le plus possible, je fais financer la maintenance par les clients qui financent mes investissements à venir ».
Ce modèle économique, technologique et d’innovation s’appuie avant tout sur un vrai savoir-faire en matière d’«intelligence collective» qu’ont développé depuis plus de 20 ans les grandes fondations et communautés du logiciel libre avec l’appui et le sponsor de grands acteurs de l’IT.


Le gouvernement soutient le développement des solutions libres
En France, l’Open Source bénéficie du soutien plus ou moins actif des pouvoirs publics, soutien renforcé depuis l’arrivée de François Hollande. Ceci s’explique d’une part par une contrainte budgétaire évidente mais d’autre part par une volonté d’indépendance technologique vis à vis des stratégies commerciales des grands éditeurs mondiaux.
Depuis les années 90, on assiste à un développement spectaculaire du web. Il se généralise dans tous les domaines et touche tous les canaux (tablettes, Smartphones ...). Mécaniquement, les solutions Open Source montent en puissance (80% des serveurs sont aujourd’hui sous système d’exploitation libre). Ces solutions se développent aussi grâce au web 2.0 ou 3.0.
De nombreuses sociétés de logiciels libres sont des PME, des entreprises innovantes ou des start-up (Mozilla par exemple qui est, depuis, devenu une société internationale). De plus, l’Open Source est un facteur d’innovation et de création d’emplois, notamment d’emplois de proximité. Soutenir le choix du logiciel libre permet donc de favoriser l’émergence d’une économie numérique française et sa montée en puissance. C’était d’ailleurs le sens initial de la circulaire Ayrault annoncée en octobre 2012 qui invitait les administrations et Ministères à opter pour le logiciel libre et à contribuer à son enrichissement.
Aujourd’hui, chacun enrichit en permanence un écosystème reposant sur des communautés technologiques, des fondations, des entreprises et des communautés d’utilisateurs. La circulaire imaginait également une règle qui consistait à réinjecter systématiquement 5 à 10 % des coûts d’économie réalisée en France, sous forme de contribution ou reversement auprès des communautés de logiciels libres. Cette initiative est importante car elle choisit de faire vivre un modèle contributif. Bien entendu, il subsiste encore de nombreux freins dans les Ministères ou administrations publiques. Par exemple, le Ministère de la Défense a fait le choix d’un contrat cadre Microsoft Open Bar, ce qui est contre cette logique. Il y a encore beaucoup de batailles à mener mais l’impulsion est donnée.


Un levier économique de compétitivité sur le marché mondial
En 2012, le logiciel libre représente environ 10% des dépenses IT et la croissance du marché Open Source est plus rapide que la croissance du marché IT. En France, le logiciel libre représente aujourd’hui environ 30.000 personnes réparties chez les utilisateurs et clients majeurs (ministères, administrations etc.), chez les grands intégrateurs tels que Cap Gémini, Atos, Sopra ou dans l’une des 300 PME françaises.
La France est un pays leader en termes d’innovations numériques. Elle donne la priorité à ses ingénieurs et développeurs et fait émerger des créateurs de nouveaux projets qualitatifs comme « Talend », « Bonitasoft » et « Symphony » dernièrement.
Une étude réalisée en 2012 dans le cadre de l’enquête du CNLL/PLOSS (réseau des entreprises logiciel libre de Paris Région) révèle que 60% des besoins des entreprises en termes de recrutement concernent le développement de logiciel. Cela va permettre de créer des emplois de proximité dans les régions et villes de France et éviter une trop forte externalisation (off-shore) de ces projets et emplois vers des régions périphériques, des pays de l’Est ou des pays du Maghreb.
Au niveau européen se multiplient des politiques d’accompagnement fortes autour de l’utilisation de solutions Open Source, particulièrement en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie où il y a traditionnellement une volonté d’indépendance vis à vis des leaders IT américains ou asiatiques.
Le 1e éditeur mondial Open Source, « Red Hat », dépasse le milliard de dollars de chiffre d’affaires quand le 1e éditeur français, « Talend », fait une dizaine de millions d’euros. L’enjeu numéro un demeure toujours qu’apparaissent des « champions industriels de l’Open Source français » capables de satisfaire les exigences des grands donneurs d’ordre tout en tirant vers le haut l’ensemble de l’éco-systéme du logiciel libre français et européen.


A propos de l’Open World Forum:
Cet événement, fondé en 2008, est le premier sommet européen rassemblant politiques, décideurs et experts pour débattre de l'impact technologique, économique et social des technologies libres et ouvertes .Il se tient désormais annuellement à Paris avec plus de 200 orateurs venus de 40 pays et une audience internationale de 2100 personnes en 2012.
L'Open World Forum est organisé par le pôle Systematic Paris-Region, assisté d’un comité d’organisation, et en partenariat avec toutes les grandes communautés internationales du Logiciel Libre et les grands acteurs du numérique.
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