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samedi 12 octobre 2013

De plus en plus de « nez » français à l’étranger

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Étudiantes de l'Isipca dans le laboratoire de parfumerie, l'un des 14 laboratoires de l'école, en avril 2013. Les centaines d'essences utilisées dans la composition des parfums sont rangées dans des petits flacons.
Lydie Gumery, la directrice pédagogique de l’Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l'aromatique (Isipca) de Versailles, se veut positive : « Le savoir-faire reste dans l’Hexagone. C’est simplement du made in France que l’on exporte». Depuis la fondation de l’école en 1970 par Jean-Paul Guerlain, descendant du fondateur de la maison éponyme, la part des diplômés en activité à l’étranger n’a cessé de croître.
« Un tiers » des 3 500 anciens à l'étranger
Aujourd’hui, sur les 3 500 anciens, ces "nez" spécialistes des parfums, des cosmétiques ou des arômes alimentaires, « un tiers » travaille à l’international. L’école ne dispose pas de chiffres précis, mais Lydie Gumery affirme que cette tendance « est le reflet d’une volonté de l’école » d’envoyer ses étudiants à l’étranger.
« La distribution est mondiale, et les besoins en parfumeurs et aromaticiens ne font que suivre le mouvement  », résume Philippe Massé, président de Prodarom, le syndicat national des fabricants de produits aromatiques, qui regroupe 54 entreprises. Parmi elles, 18 cumulaient un chiffre d’affaires de 869 millions d’euros en 2012, dont 62,5% à l’exportation. Les champions français —L’Oréal, Dior, Chanel ou Givenchy— offrent des dizaines de milliers d’emplois en France, mais sont aussi des géants planétaires.
Le secteur exporte 2,5 fois plus que les autres biens de consommation, d’après les données les plus récentes de l’Insee. En 2011, l’excédent commercial des ventes de parfums et produits cosmétiques français à l’international atteignait 8,3 milliards d’euros.
« L'expatriation est quasiment nécessaire »
Pas très étonnant donc que les "nez" français s’expatrient dans une filiale de société française, ou directement dans l’une des cinq premières entreprises mondiales de production de compositions parfumées, auprès desquelles la plupart des marques s’adressent pour la fourniture de concentrés parfumés livrés clé en main.
Elles sont toutes étrangères : Givaudan et Firmenich sont suisses, International Flavors & Fragrances (IFF) américaine, Symrise allemande et Takasago japonaise.
C’est le cas d’Émilie Pivoin, technicienne chez IFF à Hilversum aux Pays-Bas. «L’entreprise m’a accueillie dans son entité installée en France en tant qu'apprentie lorsque je faisais mon master à l’Isipca. Lorsque j'ai eu mon diplôme, ses responsables m’ont proposé de rejoindre une de leurs filiales européennes », explique l’ancienne étudiante, spécialisée en formulation et en évaluation sensorielle. Une de ses camarades de promo, Caroline Pensivy, aujourd’hui aromaticienne en Angleterre, avance que « l'expatriation est quasiment nécessaire » pour les jeunes "nez".
« Nous sommes européens »
« Nous sommes européens, renchérissent de leurs côtés Caroline Ezeh et Olga Wojcik. Si des opportunités se présentent à nous, on les saisit là elles se trouvent ». Toutes deux s’apprêtent à s'expatrier par le truchement d'un programme d’échange européen de six mois, baptisé Leonardo da Vinci, auquel l’école a adhéré en 2003. En parallèle, chaque année, 10 étudiants en BTS sont envoyés à Londres, et 25 autres, étudiants en master professionnel de management international de la parfumerie, s'en vont à l’université de Georgetown, à Washington (Etats-Unis).
L’appel de l’étranger répond à plusieurs motivations: se perfectionner dans une langue vivante souvent mal dégrossie à la sortie du lycée, découvrir les préférences olfactives variables d’un pays à l’autre et espérer un salaire plus élevé. « Je suis souvent contactée par des chasseurs de tête sur le réseau social LinkedIn, et c'est bon signe. Si retour en France il y a pour moi un jour, je suis certaine que mon expérience professionnelle à l'étranger fera la différence par rapport à d’autres candidats restés dans l'Hexagone », anticipe Fanny Jacot-Blais, embauchée en juillet comme aromaticienne chez Elixarome à Paddock Wood dans le Kent, en Angleterre, après avoir obtenu son master en aromatique alimentaire à l’Isipca.
193 étudiants de 39 nationalités passés par l'Isipca
Dans le secteur des parfums surtout, la tendance à l’internationalisation des savoir-faire ne date pas d’hier. Patrick Saint-Yves, le président de la Société française des parfumeurs (SFP), explique : « Presque tous les fleurons industriels français de la parfumerie ont été intégrés à des groupes mondiaux qui ont ensuite envoyé les jeunes parfumeurs former des locaux qui les supplantent aujourd’hui ».
La SFP revendique la moitié de ces nez-là parmi ses adhérents, 300 personnes sur un total qu’elle évalue à 600 dans le monde. « Un patrimoine culturel vivant qui n’a pourtant aucune existence officielle en France », s’inquiète Patrick Saint-Yves.
En sens inverse, sur le campus versaillais de l’Isipca, les sirènes de la parfumerie hexagonale, véritable Eldorado du secteur, attirent nombre d’étrangers : 193 étudiants de 39 nationalités sont passés par l’école depuis qu’elle a créée voilà dix ans un master en anglais. Parmi eux, il y a Sarah Warth, arrivée du Nebraska (États-Unis) après un stage chez Louis Vuitton à New York. Elle l’assure : « À la fin de mes études, je veux rester à Paris. C’est la capitale mondiale du parfum !» 
Pour plus d'images de l'Isipca, consulter le reportage photo de Joseph Gobin.

vendredi 11 octobre 2013

Le quotidien d'un chercheur d'emploi en 2013

 Comment gèrent-ils leurs démarches ? Quels outils utilisent-ils ? Quel est leur rythme ?
Les résultats sont très intéressants. On y apprend ainsi que les sites emploi restent de loin l’outil le plus utilisé, et celui qui est considéré comme le plus utile par les candidats. Ces derniers passent deux heures par jour à chercher un emploi, répondent à 3 annonces et envoient 2 candidatures spontanées par semaine. Il leur reste toutefois des voies d’amélioration possibles. Ainsi, 51% ne relancent jamais ou rarement les entreprises après leur candidature et 52% ne s’imposent pas de rythme dans leurs démarches. Le deuxième épisode de notre enquête s’intéressera aux usages des recruteurs et sera disponible début octobre. En attendant, retrouvez les informations clés de notre enquête sur cette infographie !







http://www.blogdumoderateur.com/infographie-le-quotidien-dun-chercheur-demploi-en-2013/ 

jeudi 10 octobre 2013

Le travail des agriculteurs n'est pas sans risque

couverture

Le risque est dans le pré


Souvent, ils ont choisi ce métier d'agriculteur parce qu'ils aiment la nature, qu'ils sont épris de liberté et de vie au grand air. Et puis, quoi de plus noble que de nourrir la terre et les hommes ? Mais ça, c'était avant. Le travail agricole n'est plus ce qu'il était. 

Soumis à des contraintes productives renforcées, imposées en amont par les semenciers ou des normes de qualité et en aval par les coopératives agricoles ou la grande distribution, le travail s'est intensifié, standardisé, précarisé aussi. A une activité qui reste pénible physiquement, malgré la mécanisation, est venue s'ajouter une charge mentale élevée. Accusés de polluer les eaux et les sols avec les engrais, les agriculteurs sont souvent montrés du doigt quant à la piètre qualité de ce qui arrive dans nos assiettes. Difficile d'être fier de son travail quand les journaux de consommateurs font leur une sur les légumes sans goût, la viande bourrée d'antibiotiques et les fruits chargés de pesticides. Mais on oublie un peu vite que les travailleurs de la terre sont les premières victimes des produits phytosanitaires, et des cancers et maladies neurodégénératives qui vont avec. Un million de personnes travaillent dans l'agriculture aujourd'hui en France. Il serait peut-être temps d'inventer un modèle productif plus respectueux de l'environnement, de notre alimentation et de leur travail.

http://www.sante-et-travail.fr/page.php?lg=fr&id_publication=1256&id_article=65237&ogn=MODNL_275&prov=&cat= 

mardi 8 octobre 2013

Travailler six semaines gratos pour Leclerc : j’ai craqué

Un Leclerc Drive a ouvert ses portes le 20 août à Auxerre. Je devais y travailler six semaines, sans que cela ne coûte un centime à Leclerc. J’ai tenu six jours.
Tout a commencé lorsque j’ai répondu à une offre sur le site de Pôle emploi. La semaine suivante, je décroche un entretien dans leurs locaux, avec un de leurs conseillers et une personne de chez E. Leclerc.
C’est là qu’on m’explique qu’avant d’être embauché, je dois faire six semaines de formation. Je demande quelle sera la rémunération. Le conseiller me répond que je continuerai à percevoir mes indemnités, en Allocation de solidarité spécifique, soit 477 euros ce mois-ci. Mis à part cela, je ne pourrai prétendre qu’à des indemnités de frais de repas : 6 euros par jour ! Leclerc me promet un CDI à l’issue de ces six semaines de formation.

Formation bidon

Making of
Chez E. Leclerc, notre riverain Grégory Roumier (c’est un nom d’emprunt) n’a tenu qu’une semaine. A l’essai dans le tout nouveau « drive » d’Auxerre, il raconte comment Pôle emploi finance du travail gratuit. Rue89
Leclerc me donne rendez-vous le lundi suivant à 14 heures. Ce jour-là, nous sommes quatre nouveaux. Je commence, on me met en formation avec une fille, arrivée la semaine précédente – et donc elle-même théoriquement encore en formation.
En un quart d’heure tout est expliqué, je prépare quelques commandes avec elle. Une heure plus tard, muni de ma « scannette », je prépare déjà seul mes commandes.
Tout aussi rapidement, je suis aussi formé à la livraison clients, cette fois avec une employée qui a bien signé le fameux CDI.
Une formation de six semaines pour être préparateur de commande ? Elle ne prendra en réalité pas plus d’une heure. En une semaine, un nouveau fait aussi bien que les autres.

Taylorisme en règle

Nous n’avons qu’un jour de repos par semaine, le dimanche. Nous travaillons 6 heures par jour sauf le vendredi, 6h15, et le samedi, 6h30. Soit 36h45 par semaine.
Une collègue m’explique que nous ne seront payés que 35 heures. Ce temps de travail en plus correspond à notre temps de pause, 18 minutes par jour, non payé.
Dès le début, je trouve l’ambiance pesante. Peu de sourires, peu de bavardages. Une semaine après mon arrivée, je discutais un peu avec un collègue, tout en préparant une commande. Un autre collègue me dit qu’il ne vaut mieux pas trop discuter, notre « scannette » est un mouchard qui détaille nos statistiques à notre chef.
Très vite, je sais que je ne vais pas rester dans cette enseigne. C’est définitif pour moi quand les deux responsables du « drive » attendent samedi 20 heures pour faire un sermon à l’ensemble de l’équipe.
Un produit surgelé a été retrouvé en frigo. On nous explique que c’est très grave, que si on ne s’en rend pas compte, un client peut être intoxiqué. C’est vrai.
On nous dit aussi que nous sommes trop lents : les préparateurs d’autres « drives » tournent à 200 articles par heure, nous seulement à 120. On nous dit que cinq personnes récemment formées n’ont pas été gardées car elles n’étaient pas assez efficaces : à nous de faire nos preuves ! Et pas question de relâcher les efforts le jour où nous serons embauchés : si nous ne donnons plus satisfaction au « drive », on nous menace de finir au magasin. Où les conditions sont bien plus dures, précise le chef.
Il est 20h20 quand je quitte le « drive ». Vingt minutes de réunion, en dehors du temps de travail ! C’en est trop. J’y retournerai le lundi, une dernière fois, pour récupérer mes affaires dans mon casier.

Leclerc encaisse, Pôle emploi banque

J’ai travaillé sept jours, et n’ai prévenu personne que je ne reviendrai pas. Ni Pôle emploi ni Leclerc ne m’ont contacté. Je n’avais rien signé, aucun document, ni de Pôle emploi ni de Leclerc.
Cette prétendue formation est en réalité une période d’essai, financée par Pôle emploi.
Comment Pôle emploi peut-il participer à de telles pratiques ? Pôle emploi connaît le marché du travail et sait bien qu’un préparateur de commandes ne se forme pas en six semaines. Des employés sans salaire, un vrai atout pour être moins cher.

http://www.rue89.com/2013/10/05/travailler-six-semaines-gratos-leclerc-jai-craque-246275 

Viadeo lance son nouvel espace « Jobs & Formations »

Avec une refonte complète et de nouvelles fonctionnalités de la rubrique « Jobs & Formations », le réseau social professionnel, qui compte désormais 8 millions de membres en France, enrichit son offre « Recruteurs » pour mieux accompagner les entreprises.

Parmi toutes les entreprises présentes sur Viadeo, nombreuses sont celles utilisant l’espace « Jobs & Formations » pour diffuser leurs offres d’emploi et adresser ainsi plus de candidats potentiels. Viadeo a rénové sa rubrique afin de mieux valoriser ces offres et ce, pour être encore plus efficace et plus proche des besoins de recrutement des structures présentes sur le premier réseau social professionnel français.
La refonte de l’espace compte en effet des innovations en termes de fonctionnalités et d’ergonomie :
- Toujours plus près ? Les entreprises qui renseigneront leur adresse verront celle-ci automatiquement publiée sur les offres d’emploi et géolocalisées. Sur le détail de l’offre, les candidats pourront visualiser en simultané le temps de trajet, une carte interactive par rapport à leur domicile et le meilleur itinéraire pour s’y rendre. Alors que 46 % des français actifs seraient prêts à changer de travail pour se rapprocher de chez eux[1] et que pour 80 % des membres sondés² la situation géographique est un critère déterminant dans leur recherche d’emploi, Viadeo permet donc aux recruteurs de recevoir des candidatures toujours plus qualifiées. De quoi considérer sérieusement l’envie de faire un bout de chemin ensemble…
- Toucher plus de candidats ? C’est possible grâce à la possibilité de postuler directement via son profil. On sait que certains candidats en poste n’ont pas forcément le temps de refaire un CV détaillé. En postulant via leur profil numérique, ils peuvent se positionner facilement et rapidement. C’est donc l’occasion pour les recruteurs de sourcer de nouveaux profils.
- Enfin, pour aller plus loin dans la mise en avant de la rubrique emploi sur Viadeo, les nouvelles offres bénéficient d’un meilleur référencement sur Viadeo ainsi que sur les moteurs de recherche. Une passerelle relie désormais la page Entreprise et les offres que cette même entreprise publie dans l’espace Jobs & Formation, ce qui multiplie la visibilité de la structure qui recrute. Le bénéfice est double : la marque employeur est consolidée, et les candidats ont un accès immédiat à toutes les informations délivrées par la Page Entreprise.
L’objectif de cette refonte ? Mettre toujours plus d’outils au service d’une plus grande fluidification du marché du travail en multipliant les possibilités de prises de contact. Des évolutions supplémentaires sont à venir dans les prochains mois offrant de nouvelles perspectives en faveur de l’emploi.

Des ingénieurs toujours aussi prisés



Expertise, Production, Supply Chain, QSHE... Le cabinet de recrutement Robert Walters revient dans cette Tribune sur les opportunités de la rentrée, pour les ingénieurs, alors que certains secteurs comme l’Aéronautique, du Luxe ou encore de l’Oil & Gas continuent de recruter.
Elément moteur de l’économie française, l’industrie peine encore en France à recruter certains profils. Les ingénieurs sont ainsi toujours autant sollicités, notamment sur les zones industrielles historiques de notre pays comme la région Rhône-Alpes, l’Ile-de-France ou encore le bassin toulousain.

Les activités qui recrutent depuis 5 ans

Expertise, Production, Supply Chain et QHSE constituent depuis 5 ans les 4 activités enregistrant les plus fortes demandes de recrutement pour les ingénieurs.
Connaissant les plus forts volumes de recrutement, les postes en bureau d’études et en recherche & développement ont toujours le vent en poupe. L’expertise des ingénieurs, que ce soit en mécanique, électrotechnique, optronique ou encore électronique de puissance est toujours très recherchée.
En production, les postes en atelier comme les directeurs de production, directeurs d’usine, responsables amélioration continue, responsables maintenance, responsables d’unité autonome de production ou encore responsables méthodes et industrialisation font, comme l’an dernier, l’objet de recrutements conséquents.
Les besoins de recrutement en Supply Chain se concentrent quant à eux sur des postes en Achat ou en Logistique et Transports.
En fort développement depuis 3 ans, la fonction QHSE (Qualité Hygiène Sécurité Environnement) enregistre chaque année une forte demande de recrutement sur l’ensemble de ses fonctions. Cette évolution s’explique par un contexte de plus en plus réglementé et une professionnalisation du métier. Conscients de cette évolution, de plus en plus d’ingénieurs diplômés s’orientent vers cette fonction, qui était auparavant l’apanage de techniciens ayant évolué dans leur structure.

Pas de délocalisation des centres d’excellence

Si la tentation de délocalisation vers des pays low cost subsiste dans l’industrie européenne, elle concerne rarement les centres d’excellence comme la recherche & développement ou le design que les entreprises préfèrent conserver sur leur propre territoire, en tout cas pour les économies nationales les plus matures. Les profils experts en bureau d’études et en R&D font ainsi l’objet de toutes les attentions des recruteurs et peuvent prétendre à des niveaux de rémunération très attractifs.

Des secteurs industriels toujours très dynamiques en matière de recrutement

L’année 2013 a été marquée par la confirmation de la résilience de certains secteurs, peu voire pas du tout touchés par la crise. Les secteurs de l’Aéronautique, du Luxe ou encore de l’Oil & Gas illustrent bien cette réalité. Ces secteurs continuent à recruter massivement, dans certains cas sur des zones géographiques assez délimitées (le bassin toulousain et la région parisienne pour l’aéronautique par exemple) et dans d’autres cas sur des zones beaucoup moins urbanisées. Les grands du Luxe ont en effet pris l’habitude, depuis une dizaine d’années, d’installer leurs nouveaux ateliers de production dans des zones rurales, loin des grands centres
D’autres secteurs industriels peuvent présenter des disparités fortes, face à la crise. L’automobile, qui est un secteur très touché et fragilisé sur le territoire national (notamment sur les sites de production) va néanmoins continuer à embaucher des profils d’experts dans ses centres d’excellence dont le rayonnement est international !
Analyse Robert Walters © Cadremploi.fr

http://www.cadremploi.fr/editorial/actualites/actu-emploi/detail/article/des-ingenieurs-toujours-aussi-prises.html

lundi 7 octobre 2013

Le FMI propose une mutualisation des dettes publiques dans la Zone euro

La Quotidienne d'Agora

Eberhardt Unger

Les problèmes du surendettement public dans les pays industrialisés ont atteint une nouvelle dimension des deux côtés de l'Atlantique. Aux Etats-Unis, les discussions concernant le nouveau budget fédéral et le plafond de la dette, s'intensifient. Dans la Zone euro, la volonté de consolidation budgétaire diminue dans plusieurs pays et le FMI appelle même à une mutualisation des dettes publiques afin que celles-ci soient garanties par l'ensemble des pays de la Zone.

Selon le FMI, cette intégration budgétaire accrue pourrait combler les lacunes de l'architecture du système actuel. L'union bancaire renforcée par une union budgétaire permettrait de réduire l'incidence et la gravité des crises futures en renforçant la discipline budgétaire et éviterait les phases de très forte récession.

Cette intégration devra passer par des mécanismes d'application rigoureux. Toujours selon le FMI, la discipline budgétaire, conjuguée à un système de péréquation entre les différents pays est une meilleure stratégie que celle consistant à soutenir tel ou tel pays membre lorsque les crises ont déjà éclaté.

Ces propositions de réforme ne trouveront que peu d'écho dans les pays membres de la Zone euro. Pas un Etat, qu'il soit fortement ou faiblement endetté, n'est prêt à réduire sa souveraineté budgétaire. Et évidemment, ce sont les pays dont la dette publique se situe au-dessous de la moyenne de la Zone euro (95,5% du PIB en 2013) qui sont le plus hostiles à ces propositions.

Les appels à une union transfrontalière ont de dangereux effets secondaires. Ils réduisent encore plus une volonté de réformer déjà en baisse dans de nombreux pays. Les coupes budgétaires et/ou les hausses d'impôts pour réduire les déficits budgétaires deviennent de plus en plus difficiles et rencontrent opposition grandissante.

La possibilité, même minime, qu'une partie d'une dette nationale soit prise en charge par la communauté va sonner le glas de la volonté de réforme des gouvernements. Si bien que les pays qui peuvent aider les autres vont devenir de plus en plus réticents à le faire...

Contrairement à la Zone euro, les Etats-Unis n'ont qu'eux pour prendre en charge leur déficit budgétaire. C'est la Fed qui a, très généreusement, financé le déficit public via les QE. Toutefois le résultat est le même. La volonté de réformer a fortement diminué et, une fois de plus le plafond de la dette doit être relevé. Rien ne change et la dette publique continue d'augmenter plus vite que le PIB.

Conclusion : la dette publique a atteint une telle ampleur qu'elle est hors de contrôle dans de nombreux pays. A l'issue d'un tel processus, il ne reste que deux solutions : l'abandon de créance ou l'inflation.

La piste des emplois non pourvus

Conférence sociale, acte deux : les rencontres entre gouvernement et partenaires sociaux ont de nouveau mis en lumière cette semaine le paradoxe des emplois non pourvus en France. Le dossier, ancien cheval de bataille de Nicolas Sarkozy, est une épine dans le pied du gouvernement au moment où les prévisions de l'Insee ont douché les espoirs d'une baisse du chômage fin 2013. Le pays compte désormais 3,26 millions de demandeurs d'emploi sans activité. Or, "Parmi les 470 000 offres d'emplois retirées en 2012, environ 126 000 n'ont pas été pourvues faute de candidats", explique ainsi Hélène Paris, directrice des statistiques et de l'évaluation à Pôle emploi.
"Les difficultés à recruter anticipées par les employeurs se réduisent" de plus de 2 points, mais un employeur potentiel sur deux (50,4%) en anticipe toujours affirme l'enquête Besoins en main-d'oeuvre (BMO) 2013 publiée par Pôle emploi en avril. Si les employeurs peinent à embaucher de la main-d'oeuvre dans la restauration, l'entretien ou l'aide à domicile, le recrutement de cadres donne également du fil à retordre dans certains secteurs. Selon l'enquête BMO, les ingénieurs informatiques et de la R&D se hissent à la 5e place du top 10 resserré des métiers les plus recherchés (hors saisonniers) - derrière les personnels d'aide à domicile et de la restauration. Le métier d'informaticien apparaît aussi comme celui affichant "la plus forte difficulté de recrutement", avec 67,2% de projets jugés difficiles par les services de Ressources humaines. Cette proportion augmente en moyenne de 5 points par an selon Pôle emploi. Les nouveaux métiers, notamment ceux de la transition énergétique présentent eux aussi un vivier potentiel d'emplois, à condition que les nouveaux salariés verts soient bien formés.
Le "profil inadéquat" des candidats (86%) est la première cause de difficulté de recrutement, devant la pénurie de main-d’œuvre dans certains domaines (60%), les conditions de travail (32%) ou une image dégradée de l'entreprise ou du métier (18%), selon BMO.
Le président Français Hollande a ainsi annoncé un plan d'urgence pour pourvoir les "200 à 300 000" offres d'emploi qui ne trouvent pas preneurs chaque année, en permettant à des demandeurs d'emploi de se former "rapidement". A suivre.
Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

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