Traduction

mercredi 18 septembre 2013

Emploi : comment prospecter dans les salons professionnels ?

Établir un scénario de prise de contact

Il est important de réfléchir à l’avance sur la façon dont vous allez aborder le responsable visé. Qu’il s’agisse d’un forum de recrutement ou d’un salon professionnel, l’important est d’aller droit au but. Pour le forum de recrutement, vous aurez sélectionné les postes précis qui vous intéressent: soyez direct avec le recruteur en précisant les postes qui vous intéressent et pourquoi ils sont faits pour vous, CV à l’appui. Pour les salons professionnels, l’objectif est différent. Il s’agit de savoir si des besoins de recrutement existent et si cela est le cas obtenir les coordonnées de la personne qui gère ces besoins de recrutement. Il faut éviter les DRH et cibler plutôt les responsables de département (par exemple avoir les coordonnées du directeur financier pour un comptable ou du directeur commercial pour un commercial). Là aussi le mieux est de poser la question directement: « pourrais-je parler à M. ou Mme Durand, directeur commercial de la société X. J’ai vu que vous aviez des projets de développements dans tel secteur, et je souhaite participer à ces projets ». Enfin dernier conseil: choisir d’aller le matin sur les salons et les forums de recrutement car les personnes sont plus disponibles.
* Un atelier gratuit en trois parties (12 septembre, 19 septembre et 11 octobre) animé par François Lindet sera proposé par MDE Rives de Seine et Levallois Emploi à Levallois Campus, 101 rue Rivay 92300 Levallois. Conditions : être demandeur d’emploi et habiter Courbevoie, Bois Colombes, La Garenne Colombes, Levallois, Neuilly ou Puteaux. Inscription: Maison de l’emploi, de la formation et des entreprises Rives de Seine, tél.: 01 47 17 81 50, contact@mde-rivesdeseine.fr, www.mde-rivesdeseine.fr

http://www.cadre-dirigeant-magazine.com/trouver-emploi-cadre/reussir-recherche-emploi/emploi-comment-prospecter-dans-les-salons-professionnels/#! 

mardi 17 septembre 2013

Bavière : voyage au pays du plein emploi

|  Par Thomas Schnee
« Laptop und Lederhose » (ordinateur et culotte de peau) est devenu le slogan officieux de la Bavière, très ancrée dans les traditions mais qui semble s’accommoder sans problème des contraintes de la mondialisation, affichant un taux de chômage de seulement 3,6 %. La CSU au pouvoir y a largement gagné les élections ce dimanche. De notre envoyé spécial.

De notre envoyé spécial en Bavière.
Des problèmes en Bavière ? Si l’on écoute Anton Salzbrunn, il n'en manque pas. Le candidat de la gauche radicale (Die Linke, ici la section d'Erlangen) aux élections régionales dans la circonscription de la ville d’Erlangen (nord), évoque le taux officiel de 13,8 % de la population régionale vivant sous le seuil de la pauvreté, le problème du prix des logements dans les grands centres urbains, les zones rurales oubliées par le développement ou encore le nombre croissant de travailleurs intérimaires embauchés dans les nombreuses usines du Land.
« Ici, les gens ne se rendent pas compte que la richesse de la région se fait aussi sur le dos des pays voisins, grâce à nos bas salaires. Allez voir ...

http://www.mediapart.fr/journal/international/150913/baviere-voyage-au-pays-du-plein-emploi?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

lundi 16 septembre 2013

Le contrat d’apporteur d’affaires

Martin Le Pechon
Par Martin Le Pechon
Avocat à la Cour de Paris et spécialiste du droit des réseaux

Définition juridique de l’apporteur d’affaires

Au sens premier, l’apporteur d’affaires est un entremetteur. Aussi appelé courtier, il recherche et trouve pour un donneur d’ordre des clients ou partenaires potentiels.
Sa mission : mettre en relation des personnes désireuses de réaliser entre elles une ou plusieurs opérations commerciales.
Obligations : il n’a pas d’autre obligation que de tout faire pour que la mise en relation se réalise. Il ne peut donc pas être tenu pour responsable de la non-conclusion de l’affaire entre les parties.
Rémunération : souvent un pourcentage du montant de l’affaire nouée entre les parties.



Apporteur d’affaires ou agent commercial ?

Souvent confondus, l’agent commercial et l’apporteur d’affaires ont des missions bien distinctes.

Pour optimiser votre stratégie commerciale, choisissez celui qui répondra le mieux à vos attentes.
Apporteur d’affaires
(ou « courtier »)
Agent commercial
Rôle 
> Mise en relation des parties contractantes.
Rôle 
> Agit au nom et pour le compte d’une des parties. Il démarche, représente et fait la promotion de l’entreprise (utilisation de ses nom et logo).
Rémunération 
> À la commission, généralement proportionnelle au montant de la transaction entre les parties. 
Rémunération
> Idem. Cependant, en plus de ses commissions, l’agent perçoit, à la fin de son contrat et dès lors qu’il n’a pas commis de faute, une indemnité généralement égale à deux années de commissions.
Cas conseillé 
> Pour des missions courtes, délimitées dans le temps ou dans leur objet.
Cas conseillé 
> Lorsque le contrat a vocation à durer dans le temps et lorsque, au-delà de la seule recherche de client, le donneur d’ordre souhaite être représenté.

Puis-je faire appel à un apporteur d’affaires dans tous les domaines d’activité ?

Il existe des règles spécifiques régissant certaines activités, notamment en matières immobilière, boursière, de ventes de céréales ou de vins et d’assurance. L’entreprise mandante devra donc s’adapter à ces dispositions particulières. 
Pour ces activités, il convient avant toute création de contrat de consulter un avocat.


Le contrat d’apporteur d’affaires est-il forcément à durée déterminée ?

Non, à vous de choisir en fonction de vos attentes. Si vous souhaitez bénéficier régulièrement des services de votre apporteur d’affaires, préférez un contrat cadre à durée indéterminée.
Cependant, on observe en pratique que beaucoup de contrats d’apport d’affaires sont conclus à durée déterminée.
Dans le cas d’une durée déterminée, le contrat pourra comporter une clause de reconduction tacite :
« Si le présent contrat n’est pas dénoncé, par l’une ou l’autre des parties, au moins trois mois avant l’arrivée de son terme, il sera reconduit automatiquement pour une durée identique. »

Rédaction d’un contrat d’apporteur d’affaires : réponses d’expert

Le contrat peut-il être librement rédigé par les parties ?

Tout à fait, il convient pour autant d’être particulièrement vigilant sur la formulation des clauses du contrat. Le texte doit en effet être précis et ne doit pas laisser de place à l’interprétation et aux incertitudes. Il est par conséquent préférable de consulter un professionnel du droit lors de la phase de rédaction du contrat.
Les clauses indispensables en détail


vendredi 13 septembre 2013

Cinq ans après Lehman, comment recrute-t-on un financier ?

Le Monde.fr Par


Cinq ans après l'effondrement de la banque d'investissement américaine Lehman Brothers, le monde n'a toujours pas centré ses efforts sur la cause fondamentale de la crise financière – un excès d'endettement.

Il y a cinq ans, la banque d'affaire américaine Lehman Brothers mettait la clé sous la porte, provoquant un séisme financier d'une rare ampleur. Pointée du doigt, l'industrie financière, et particulièrement la finance de marché et d'investissement, dont les traders et autres courtiers, ont tour à tour été considérés comme les profiteurs et les boucs émissaires d'un système sans morale.

Si la régulation du secteur est en cours, qu'en est-il du recrutement des acteurs de la finance, dont la responsabilité fait toujours débat ?
"ÉMERGENCE D'UN DEVOIR DE VIGILANCE"
Pour Rémi Legrand, associé au sein du cabinet de conseil Eurogroup Consulting, le système a changé : "L'accent a été mis sur la capacité du candidat à respecter les règles ("compliance"). Cette sensibilité était très peu développée avant la crise. C'est une forme de réponse des banques, mais elle est encore insuffisante. Il s'agit de faire évoluer les comportements, c'est une question de responsabilité individuelle", qui passe entre autres, selon lui, par la formation et l'exemplarité au niveau du management.
FMT Consulting, chasseur de tête en finance de marché et en informatique financière, admet "faire beaucoup plus attention à la façon dont le candidat évalue les risques sur le marché et à sa façon de réagir face à des mouvements importants et soudains", à l'aide notamment de logiciels de simulation, qui évaluent le stress généré par ce type de tâche.

Sauf que la prise de risque fait aussi partie du jeu sur ces postes. "Il est évident que si un trader ne prend pas de risques, calculés bien sûr, la banque ne gagne pas d'argent, souligne Patricia Bravin, fondatrice de FMT Consulting. Le chiffre d'affaires généré par le candidat et la taille de son portefeuille de clients entrent aussi en jeu. Le tout est de trouver une personne expérimentée, bien formée et avec la tête sur les épaules, sachant gérer au mieux ses positions."
PAS DE "RÉVOLUTION"
Denis Marcadet, fondateur de Vendôme Associés et chasseur de têtes spécialisé dans les métiers de la finance, a de son côté observé une systématisation des tests, souvent à l'aide de logiciels, de la part des établissements bancaires pour les postes techniques, particulièrement en "front office", dont le recrutement a doucement repris "après trois-quatre ans de disparition", liée à la réduction des effectifs sur la place bancaire française.
Sélectionner moins de candidats, mais mieux, tel est l'enjeu du recrutement post-crise. "Il y a moins de postes mais aussi moins de candidats. Les grilles de sélection sont plus orientées vers le contrôle des risques, souligne M. Marcadet. Les établissements ont dû beaucoup investir dans ce domaine sous la pression des institutions financières françaises et européennes", dans le cadre de la réforme du secteur, souligne-t-il.
Pour autant, Vincent Picard, associé au sein du cabinet de recrutement Fed Finance, spécialisé dans la finance, n'a "pas le sentiment qu'il y ait eu une révolution en matière de recrutement. Il y a certes plus de contrôle administratif, comme l'examen des fiches de paie, le casier judicaire, les diplômes. Mais, par exemple, il n'y a pas plus de questions liées à l'éthique, qui reste une valeur subjective impossible à évaluer, contrairement aux compétences ou à la personnalité."
"UN MONDE TRÈS SOLIDAIRE"

Même s'il est difficile d'évaluer à quel point l'aspect moral est pris en compte par les recruteurs, l'éthique financière est aujourd'hui au cœur de cours spécifiques dans les écoles de commerce. Selon Alain Anquetil, philosophe et professeur d'éthique des affaire à l'Essca, "pour que la sensibilisation des étudiants soit efficace, il est important qu'ils réfléchissent vraiment à la manière dont ils conçoivent le rôle de l'éthique dans leur futur métier". Pour cela, il faut "traiter les causes de leur propre scepticisme sur la place de l'éthique dans les affaires, avant de leur proposer de bonnes manières de pratiquer leur métier".

Traitée - trop ? - en amont, alors que l'étudiant n'est pas encore de plain-pied dans le monde professionnel, cette question n'est peu, voire plus du tout, abordée par les recruteurs, qui ont tendance à éviter toute autocritique sur leur rôle dans la crise. "Tout le monde a été touché et a donc un avis sur la question, mais ce n'est pas le sujet d'un recrutement, même si cela peut être évoqué au fil de la conversation", estime un chasseur de tête, qui parle sous le couvert de l'anonymat.
Un autre n'hésite pas à déclarer que "si un trader met en cause le rôle des établissements financiers, c'est qu'il s'est trompé de métier, car la finance est un monde très solidaire". Les banques contactées par Le Monde.fr n'ont pas donné suite à nos sollicitations.
Lire aussi notre entretien avec Alain Anquetil, philosophe et professeur d'éthique des affaires à l'Essca : "La crise financière a mis en avant les défauts d'un système, plus que l'immoralité des individus"
Anna Villechenon
Journaliste au Monde


http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/09/13/cinq-ans-apres-lehman-comment-recrute-t-on-un-financier_3475453_3234.html 

jeudi 12 septembre 2013

Colloque "Changer de métier : quels enjeux ? quels risques ? quelles opportunités ?"


en partenariat avec
Jeudi 26 septembre 2013 
Maison de la Chimie 
28 bis, rue Saint Dominique – Paris 7ème

Changer de métier : un rêve pour certains salariés, une épreuve pour d’autres. Comment les salariés préparent-ils et vivent-ils ce changement si important, qu’il soit voulu ou subi ? Quel regard portent les employeurs sur ces changements de trajectoires professionnelles ?
Tel est le thème que le Conseil d’Orientation pour l’Emploi a retenu pour son colloque annuel.
Dans ses rapports « Mutations économiques, reclassement, revitalisation » et « Les trajectoires et mobilités professionnelles », le Conseil d’Orientation pour l’Emploi avait déjà pris la mesure de l’actualité de cette problématique.
En effet, même si, au cours des vingt-cinq années écoulées la fréquence des changements de métiers est restée relativement stable (sur une période de cinq ans, environ une personne en emploi sur trois change de métier), elle est très sensible au cycle économique.
Pour nombre de salariés victimes du chômage, le retour à l’emploi passe déjà par un changement de métier. C’est en particulier le cas dans certains secteurs industriels ou artisanaux.
Et au cours des prochaines années, il est probable que les reconversions professionnelles progressent, du fait notamment de l’accélération de phénomènes en cours : mutations technologiques, évolution des politiques de gestion des emplois et des compétences dans les entreprises, voire transformations des formes d’emploi. Beaucoup de salariés, parce qu’ils aspirent au changement ou qu’ils redoutent le déclin du secteur dans lequel ils travaillent, envisagent de changer d’activité.
Qu’entend-on par « reconversion professionnelle » ? Qu’en est-il aujourd’hui, en période de crise, en France et à l’étranger ? Comment concilier les besoins de l’économie et les aspirations des personnes ? Comment anticiper au mieux un changement de métier, qu’il soit voulu ou subi ? Sur quels outils s’appuyer ? Quels sont les freins à la reconversion ? Notre système de formation est-il adapté ?
Alors que la mobilité est de plus en plus valorisée dans le débat public, qu’en est-il dans l’entreprise ? Les entreprises sont-elles prêtes à permettre à leurs salariés de satisfaire leurs aspirations au changement ? A l’inverse, sont-elles prêtes à recruter des salariés venant d’un horizon professionnel différent, notamment ceux qui sont dans leur seconde partie de carrière ?
Des experts - économistes, sociologues, etc. - répondront à ces questions. Des témoignages de salariés et d’employeurs enrichiront les débats. En complément des éléments déjà existants sur le regard porté sur les reconversions professionnelles par les salariés, une enquête COE/OpinionWay permettra d’analyser la perception des DRH et des entreprises sur ces changements de métier. 

Comment la société produit des métiers «inutiles»




Selon David Graeber, anthropologue américain, l'économie contemporaine créerait une multitude de métiers «inutiles» notamment dans le secteur des services (consulting, management, RH, communication...) Il estime aussi que ces travailleurs en seraient conscients.

Notre métier sert-il réellement à quelque chose? Ressentez-vous parfois une inutilité profonde lorsque vous excécutez les tâches que vous êtes sommés d'effectuer au travail? En pleine période estivale, la tribune de l'anthroplogue américain David Graeber intitulée «Du phénomène des jobs à la con» a eu l'effet d'une bombe. Selon lui, le monde du travail actuel regorge de métiers inutiles, qui découlent directement des progrès technologiques. Le secteur de métiers visés: les services. Ressources humaines, management, consulting, finance, conseil et une grande partie des emplois de «bureau»... Des métiers qui ne sont pas indispensables mais qui sont pourtant créés en masse. La cause principale? La tertiarisation de l'économie et l'augmentation de la part prise par les postes plus qualifiés.
L'anthropologue cite l'économiste anglais John Maynard Keynes , qui avait prédit dans une fiction - dès 1930 - que l'on pourrait se contenter de travailler 15 heures par semaine un siècle plus tard et que l'on s'ennuierait tellement que le principal problème collectif serait de répartir le travail.



David Graeber, qui se définit comme anarchiste, critique en fait le principe même de la division du travail. En substance, on pourrait donc penser que sa perception du travail et de l'emploi est manichéenne, avec d'un côté les métiers indispensables, qui «servent» véritablement à quelque chose (tous les métiers manuels ou pragmatiques; les boulangers, les médecins, les éboueurs...) et de l'autre les métiers non indispensables qui ne sont que des postures et qui servent uniquement à nous «occuper». Mais tout en affirmant ses propos, David Graeber indique qu'il n'a - comme tout le monde - aucune légitimité pour qualifier certains boulots d'utiles et d'autres d'inutiles.

Créer du sens dans son travail

David Graeber estime également que les personnes concernées sont conscientes de l'inutilité de leurs tâches. «La plupart des gens qui font ces métiers en sont en fin de compte conscients. Il y a une classe entière de salariés qui, quand vous les rencontrez à des soirées et leur expliquez que vous faites quelque chose qui peut être considéré comme intéressant, éviteront de discuter de leur métier. Mais donnez-leur quelques verres et ils se lanceront dans des tirades expliquant à quel point leur métier est stupide et inutile» a-t-il déclaré.
Pour la sociologue du travail Danièle Linhart, le point de vue de Graeber est trop radical et ne reflète pas la réalité de l'état d'esprit qui anime les personnes travaillant dans les métiers concernés. Pour elle, ces employés ne sont pas conscients de faire un métier «inutile», et ne se résigneront en aucun cas à l'admettre. «Déjà, il est déplacé de qualifier d'utile ou inutile des métiers qui composent la société. Ensuite, cette vision du travail est très pessimiste et n'est pas en adéquation avec ce que pensent les salariés, et les cadres, plus particulièrement.»
S' il est effectivement fréquent que les cadres aient le sentiment d'être intellectuellement insatisfaits de leur travail, et d'avoir fait le tour de leur secteur d'activité, leur état d'esprit ne passe pas pour autant aux extrêmes des lamentations et de la résignation. Au contraire. «En cas cas d'ennui profond ou d'insatisfaction, ils chercheront alors soit à faire autre chose et à changer d'air, soit à trouver une utilité symbolique, du sens à leur travail. Il me semble peu pertinent de dire qu'aujourd'hui, les cadres se sentent inutiles. Je pense au contraire qu'ils ont de grosses capacités pour trouver et retrouver du sens à leur travail» analyse Danièle Linhart.

http://www.lefigaro.fr/emploi/2013/09/11/09005-20130911ARTFIG00384-comment-la-societe-produit-des-metiers-inutiles.php?goback=.gde_3607825_member_272407707#!


mercredi 11 septembre 2013

L’Open Source, un levier de croissance pour l’économie numérique française ?


mardi 10 septembre 2013
Lors de l’inauguration des nouveaux locaux de Mozilla en juin dernier, Fleur Pellerin a réaffirmé son soutien au logiciel libre en le présentant comme « un véritable vecteur d’innovation et de changement » et un « gisement de productivité et de compétitivité ». Parmi les autres qualités vantées par la Ministre, la source de création d’emplois (10 000 supplémentaires dans les 3 ans à venir) et les coûts moindres. Philippe Montarges, Vice-Président de la thématique « THINK » de l’Open World Forum 2013, revient sur l’environnement économique de l’Open Source et explique les raisons du succès de ce nouveau modèle économique.


L’Open Source en entreprise : des économies budgétaires à moyen terme
Aujourd’hui les économies budgétaires liées à l’utilisation de solutions Open Source par les DSI des entreprises et du secteur public sont un des facteurs qui poussent à l’adoption de ce modèle. Dans les faits, mesurer précisément les impacts budgétaires et les réductions de coûts ne peut être fait sans tenir compte du profond changement de pilotage financier qu’implique le choix du logiciel libre.
Le logiciel libre repose sur un modèle de services et non de vente comme les logiciels propriétaires. Les budgets sont donc davantage consacrés au développement de projets et l’intégration de solutions plutôt qu’aux maintenances et aux achats de licences. En clair, vous passez d’un modèle de Capex majoritaire à un modèle d’Opex plus en prise réelle avec le niveau d‘activité des organisations. D’ailleurs, le choix de l’Open Source dans de nombreuses grandes entreprises, services de l’Etat ou services publics dépend très largement de cette stratégie d’investissement.
Pour une entreprise, concevoir ou déployer une solution informatique est un choix budgétaire à moyen terme qui permet de construire dans le temps, de se réapproprier son système et de le maîtriser. Ceci entraîne, à terme, des coûts moins importants que lorsqu’il y dépendance à un éditeur, des compétences rares donc chères ou à un constructeur qui sera davantage porté sur une politique commerciale qui n’est pas nécessairement celle de l’entreprise. En effet, la réappropriation du savoir-faire lié à l’Open Source permet une meilleure maîtrise des compétences et donc une baisse des coûts.


Un nouveau modèle économique… alternatif !
Le logiciel libre repose sur un modèle économique alternatif qui s’appuie sur une logique de contribution et de travail collaboratif avec les fondations et les communautés qui sont-elles mêmes sponsorisées par des grands acteurs de la communauté IT : derrière Linux, il y a entre autres IBM et derrière Android, on retrouve Google. Il peut aussi s’apparenter à une économie de type développement durable car il s’autoalimente. Ce modèle économique est alternatif par rapport au modèle de rente que proposent les éditeurs traditionnels de l’informatique et qui repose sur une tout autre logique qui est celle de : « j’investis, je développe un logiciel, j’en vends le plus possible, je fais financer la maintenance par les clients qui financent mes investissements à venir ».
Ce modèle économique, technologique et d’innovation s’appuie avant tout sur un vrai savoir-faire en matière d’«intelligence collective» qu’ont développé depuis plus de 20 ans les grandes fondations et communautés du logiciel libre avec l’appui et le sponsor de grands acteurs de l’IT.


Le gouvernement soutient le développement des solutions libres
En France, l’Open Source bénéficie du soutien plus ou moins actif des pouvoirs publics, soutien renforcé depuis l’arrivée de François Hollande. Ceci s’explique d’une part par une contrainte budgétaire évidente mais d’autre part par une volonté d’indépendance technologique vis à vis des stratégies commerciales des grands éditeurs mondiaux.
Depuis les années 90, on assiste à un développement spectaculaire du web. Il se généralise dans tous les domaines et touche tous les canaux (tablettes, Smartphones ...). Mécaniquement, les solutions Open Source montent en puissance (80% des serveurs sont aujourd’hui sous système d’exploitation libre). Ces solutions se développent aussi grâce au web 2.0 ou 3.0.
De nombreuses sociétés de logiciels libres sont des PME, des entreprises innovantes ou des start-up (Mozilla par exemple qui est, depuis, devenu une société internationale). De plus, l’Open Source est un facteur d’innovation et de création d’emplois, notamment d’emplois de proximité. Soutenir le choix du logiciel libre permet donc de favoriser l’émergence d’une économie numérique française et sa montée en puissance. C’était d’ailleurs le sens initial de la circulaire Ayrault annoncée en octobre 2012 qui invitait les administrations et Ministères à opter pour le logiciel libre et à contribuer à son enrichissement.
Aujourd’hui, chacun enrichit en permanence un écosystème reposant sur des communautés technologiques, des fondations, des entreprises et des communautés d’utilisateurs. La circulaire imaginait également une règle qui consistait à réinjecter systématiquement 5 à 10 % des coûts d’économie réalisée en France, sous forme de contribution ou reversement auprès des communautés de logiciels libres. Cette initiative est importante car elle choisit de faire vivre un modèle contributif. Bien entendu, il subsiste encore de nombreux freins dans les Ministères ou administrations publiques. Par exemple, le Ministère de la Défense a fait le choix d’un contrat cadre Microsoft Open Bar, ce qui est contre cette logique. Il y a encore beaucoup de batailles à mener mais l’impulsion est donnée.


Un levier économique de compétitivité sur le marché mondial
En 2012, le logiciel libre représente environ 10% des dépenses IT et la croissance du marché Open Source est plus rapide que la croissance du marché IT. En France, le logiciel libre représente aujourd’hui environ 30.000 personnes réparties chez les utilisateurs et clients majeurs (ministères, administrations etc.), chez les grands intégrateurs tels que Cap Gémini, Atos, Sopra ou dans l’une des 300 PME françaises.
La France est un pays leader en termes d’innovations numériques. Elle donne la priorité à ses ingénieurs et développeurs et fait émerger des créateurs de nouveaux projets qualitatifs comme « Talend », « Bonitasoft » et « Symphony » dernièrement.
Une étude réalisée en 2012 dans le cadre de l’enquête du CNLL/PLOSS (réseau des entreprises logiciel libre de Paris Région) révèle que 60% des besoins des entreprises en termes de recrutement concernent le développement de logiciel. Cela va permettre de créer des emplois de proximité dans les régions et villes de France et éviter une trop forte externalisation (off-shore) de ces projets et emplois vers des régions périphériques, des pays de l’Est ou des pays du Maghreb.
Au niveau européen se multiplient des politiques d’accompagnement fortes autour de l’utilisation de solutions Open Source, particulièrement en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie où il y a traditionnellement une volonté d’indépendance vis à vis des leaders IT américains ou asiatiques.
Le 1e éditeur mondial Open Source, « Red Hat », dépasse le milliard de dollars de chiffre d’affaires quand le 1e éditeur français, « Talend », fait une dizaine de millions d’euros. L’enjeu numéro un demeure toujours qu’apparaissent des « champions industriels de l’Open Source français » capables de satisfaire les exigences des grands donneurs d’ordre tout en tirant vers le haut l’ensemble de l’éco-systéme du logiciel libre français et européen.


A propos de l’Open World Forum:
Cet événement, fondé en 2008, est le premier sommet européen rassemblant politiques, décideurs et experts pour débattre de l'impact technologique, économique et social des technologies libres et ouvertes .Il se tient désormais annuellement à Paris avec plus de 200 orateurs venus de 40 pays et une audience internationale de 2100 personnes en 2012.
L'Open World Forum est organisé par le pôle Systematic Paris-Region, assisté d’un comité d’organisation, et en partenariat avec toutes les grandes communautés internationales du Logiciel Libre et les grands acteurs du numérique.

mardi 10 septembre 2013

Le premier forum libre et open source européen de Paris




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