Carine,
France et Jean-Marc, un an après
Avant
Il y a un an, Carine entamait
sa reconversion professionnelle. Fatiguée de l’hôtellerie de luxe, elle se
lançait comme professeur de sport et de pilate.
France, venue de la
logistique, redevenait apprentie à 51 ans et passait une licence de Qualité,
Sécurité, Environnement.
Jean-Marc, électricien longtemps intérimaire,
créait enfin sa société, sur un concept de dépannage minute.
Un an après,
que sont-ils devenus ?
1 an après
Jean-Marc, chef d’entreprise : «
Tu fais ce trou et puis après, tu fais la boîte, tu t’occupes de l’extérieur. Tu
peux commencer à passer tous les câbles… »
Elle a pas mal changé oui, la
situation… L’année dernière, j’étais tout seul et là on se retrouve à 4, j’ai
pris un apprenti pour un an et en ce moment, j’ai 2 stagiaires. On a pas mal de
boulot, donc il y a besoin de monde. On court un peu plus que l’année dernière à
la même période. Il faut s’occuper de tout ce qui est fournitures, faire livrer
le matériel, les commandes. On a quand même un peu de temps de libre, on arrive
quand même à s’en sortir encore, ça va, on n’est pas encore multinationale !
Pour l’instant, c’est gérable encore…
Carine, professeur de pilate : «
Encore une… changez de côté »
La reconversion professionnelle, avec les
questions que j’ai pu me poser à ce moment-là avec notamment les partenaires
chez Pôle emploi, m’ont permis de me poser les bonnes questions, cette aide-là a
été primordiale.
« C’est vraiment une volonté d’allonger les jambes au
maximum… »
Il y a eu plein d’évolutions en fait, puisque je me suis vraiment
recentrée sur le travail du pilate. Je retrouve une clientèle de personnes qui
sont beaucoup plus dans une recherche de sensations ou dans des réparations de
corps puisque, effectivement, ils se sont abimés précédemment. Donc là on arrive
dans quelque chose qui est plus de la rééducation pratiquement.
« Là tu as
reconstruit le dos, t’as senti la différence ? »
France, responsable QSE
(Qualité Sécurité Environnement) : la licence que j’ai passé, c’est MRTP,
Management des Risques Technologiques et Professionnels, c’est-à-dire tous les
risques que le chantier, que les produits dans l’entreprise, peuvent
apporter.
« Et ça va, t’as pas les bras un peu trop en l’air là ? Une série
en général, tu fais toujours le même geste… ».
L’évolution, c’est la
connaissance, la connaissance du métier. Aujourd’hui, un grand nombre de
personnes ont eu besoin de moi à un moment donné dans la journée. Je leur ai
montré que, en un an, je pouvais apprendre un métier et puis maintenant, les
aider.
« Le carter il devrait venir un tout petit peu plus loin, tu vois avec
eux ? »
Ca y est, ils savent de quoi je suis capable, ça y est, ils savent
jusqu’où je peux aller, le poste est réellement approprié. C’est mon poste, ils
savent que le QSE de Secmi, c’est France.
Jean-Marc : « il y a un devis
un peu compliqué à faire… »
J’ai pas l’intention de redevenir salarié, du
tout non, une fois qu’on a franchi le pas… C’est d’autres contraintes, il y a
beaucoup plus de contraintes, c’est vrai qu’on fait pas nos 8 heures et puis on
rentre chez soi tranquille mais, d’un autre côté, il y a tellement de choses
intéressantes en étant à son propre compte, c’est pour ça que je vais tout faire
pour que ça dure le plus longtemps possible comme ça.
Carine : « on
change de côté… »
Est-ce que changer, c’est possible ? Oui, évidemment !
C’est mon quotidien de vie ! Le changement, il n’est pas dans quelque chose de
brutal. Ce que j’essaye de transmettre à mes élèves, c’est justement ce plaisir
de redécouvrir à chaque fois. On n’a jamais fini d’apprendre.
Jean-Marc :
Timothée, il est né au mois de décembre l’année dernière, il vient de faire les
1 an. C’est que des événements heureux qui sont arrivés, la naissance de
Timothée, l’entreprise…
« On va faire un petit tour de toboggan avec Papa…
»
Sa femme : Parfois, il est stressé, comme chef d’entreprise il a beaucoup
de problèmes à résoudre : fournisseurs, clients, employés, c’est pas toujours
évident… Mais on a réussi, je trouve. On avait des difficultés mais on a pu y
survivre.
Carine : Une reconversion, c’est quelque chose de difficile. Ca
vaut le coup parce qu’on fait ce qui nous plaît et on n’a plus la sensation de
travailler. Mais comme on n’a plus la sensation de travailler, la frontière
entre le travail et la vie personnelle n’existe plus et, du coup, oui, on
s’investit énormément et parfois, le vie personnelle, elle se perd un peu
là-dedans…
France : Quand tu as envie de rebondir, tu repars et c’est
avec qui ? Avec tes potes, tes potes, c’est ta charpente. C’est bien quand tu es
entourée, d’amis et de gens qui partagent ta passion, ou même entourée de gens
qui bossent avec toi et qui sont heureux de bosser avec toi.
Ma mission par
rapport à Pôle emploi, rechercher un travail, se reformer, c’est bon. Si c’est
ça arriver au bout de sa mission, j’y suis arrivée. Pour moi, c’est pas ça, pour
moi, c’est être au top QSE. On va aller plus loin, là on a mis à fond la
sécurité, maintenant on va aller à l’environnement. C’est un combat de tous les
jours, on n’arrivera jamais au bout et moi, je passerai sûrement le relais un
jour…
Jean-Marc : Mon ambition, c’est grossir, bien sûr. C’est de créer
des emplois, monter une société plus grosse et le but, c’est pas de rester seul
ou à 2, ou à 3. C’est vraiment de développer l’activité.
Carine : Ce que
j’exerce aujourd’hui à Paris, je peux l’exercer partout dans le monde. J’ai
appris à m’adapter rapidement aux situations dans lesquelles je vais me trouver.
Il y a quand même des choses qui peuvent changer du jour au lendemain, je
rencontre le prince charmant, je me casse à l’étranger s’il le faut… Tout est
possible en fait !
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