. Analyse de certains critères de satisfaction et d’adéquation
Nous interrogeons ici différents critères de satisfaction déclarés par les anciens chômeurs,
certains font référence à la correspondance avec la formation et l’expérience de la personne,
d’autres expriment leur satisfaction – ou non – sur un certain nombre d’items (tableau 5).
La correspondance avec la formation : toutes choses égales statistiquement par ailleurs, les
chômeurs embauchés par des entreprises de travail temporaire considèrent plus souvent que
l’emploi retrouvé ne correspond pas à leur formation. Au niveau des secteurs d’activité, cette
inadéquation ressort peu par rapport au commerce, hormis dans l’IAA. Dans les secteurs de
l’industrie automobile, des biens d’équipement, de l’énergie, de la construction, des
transports, des activités financières, des services aux entreprises et aux particuliers ou encore
de la santé, de l’éducation et de l’action sociale, les chances d’obtenir un emploi qui
correspond à la formation augmentent significativement par rapport au commerce. Les
anciens chômeurs dont la trajectoire est la plus éloignée de l’emploi stable, soit par leurs
parcours précaires et/ou marqués par le chômage, soit par l’exercice d’activités réduites de
courte durée ou encore car « non indemnisés » sont les plus touchés par cette cause
d’inadéquation. Il en est de même pour les jeunes, pour les manoeuvres et ENQ. En revanche,
les techniciens et les cadres ont plus de chances de trouver un emploi qui correspond à leur
formation.
La correspondance avec l’expérience professionnelle : les chances d’être embauché sur un
emploi qui correspond à l’expérience professionnelle antérieure diminue si l’employeur est
une entreprise de travail temporaire, dans le secteur d’activité des IAA ou de l’agriculture. En
revanche, dans les secteurs de l’énergie, des biens intermédiaires, de la construction, des
services aux particuliers et de la santé, de l’éducation et de l’action sociale, ces chances
augmentent. Le fait d’être indemnisé exerce le même effet tandis que les jeunes et ceux de
niveau Bac voient leurs chances diminuer. Un parcours marqué par le chômage ou l’absence
d’emploi joue aussi négativement.
La correspondance avec le secteur d’activité : les chances que l’emploi retrouvé soit dans
le secteur d’activité où la personne souhaite travailler augmentent si elle s’est mise à son
compte ou a été embauchée par l’État et elles diminuent si l’employeur est une ETT. Cette
correspondance augmente si la personne était indemnisée. Un parcours marqué par l’emploi
stable avant le chômage est ici aussi discriminant. Les personnes non qualifiées (manoeuvres,
OS et ENQ) ont moins de chances de trouver un emploi dans le secteur souhaité. Il en est de
même pour les jeunes et ceux de niveau Bac. Les activités réduites de courte durée réduisent
aussi cette probabilité.
La correspondance avec le métier : les chances trouver un métier qui correspond à celui que
l’on souhaite exercer augmentent lors des « mises à son compte » et se réduisent si
l’employeur est une ETT. Ce motif d’insatisfaction est plus fort dans les secteurs de
l’agriculture et de l’IAA par rapport au commerce (la correspondance est meilleure dans les
autres secteurs). Les anciens chômeurs qui étaient indemnisés ont plus de chances de trouver
un métier qui leur convient. L’effet du parcours « hors emploi stable » est ici aussi négatif, de
même pour les activités réduites de courte durée. Les jeunes retrouvent moins souvent un
métier qui leur convient.
La satisfaction en termes de type de contrat : les personnes à leur compte ne sont pas
satisfaites de leur statut, de même pour ceux embauchés en intérim ou par l’État. Le contrat de
travail correspond plus souvent aux attentes dans l’industrie, la construction ou les services
aux particuliers que dans le commerce. Les parcours chaotiques ont aussi un effet négatif. Les
chômeurs indemnisés sont plus satisfaits de leur contrat de travail. Il en est de même pour
ceux ayant exercé des activités réduites longues, pour les hommes et les jeunes. À partir des
Documents de Travail du Centre d'Economie de la Sorbonne - 2013.71 halshs-00881202, version 1