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jeudi 12 septembre 2013

Comment la société produit des métiers «inutiles»




Selon David Graeber, anthropologue américain, l'économie contemporaine créerait une multitude de métiers «inutiles» notamment dans le secteur des services (consulting, management, RH, communication...) Il estime aussi que ces travailleurs en seraient conscients.

Notre métier sert-il réellement à quelque chose? Ressentez-vous parfois une inutilité profonde lorsque vous excécutez les tâches que vous êtes sommés d'effectuer au travail? En pleine période estivale, la tribune de l'anthroplogue américain David Graeber intitulée «Du phénomène des jobs à la con» a eu l'effet d'une bombe. Selon lui, le monde du travail actuel regorge de métiers inutiles, qui découlent directement des progrès technologiques. Le secteur de métiers visés: les services. Ressources humaines, management, consulting, finance, conseil et une grande partie des emplois de «bureau»... Des métiers qui ne sont pas indispensables mais qui sont pourtant créés en masse. La cause principale? La tertiarisation de l'économie et l'augmentation de la part prise par les postes plus qualifiés.
L'anthropologue cite l'économiste anglais John Maynard Keynes , qui avait prédit dans une fiction - dès 1930 - que l'on pourrait se contenter de travailler 15 heures par semaine un siècle plus tard et que l'on s'ennuierait tellement que le principal problème collectif serait de répartir le travail.



David Graeber, qui se définit comme anarchiste, critique en fait le principe même de la division du travail. En substance, on pourrait donc penser que sa perception du travail et de l'emploi est manichéenne, avec d'un côté les métiers indispensables, qui «servent» véritablement à quelque chose (tous les métiers manuels ou pragmatiques; les boulangers, les médecins, les éboueurs...) et de l'autre les métiers non indispensables qui ne sont que des postures et qui servent uniquement à nous «occuper». Mais tout en affirmant ses propos, David Graeber indique qu'il n'a - comme tout le monde - aucune légitimité pour qualifier certains boulots d'utiles et d'autres d'inutiles.

Créer du sens dans son travail

David Graeber estime également que les personnes concernées sont conscientes de l'inutilité de leurs tâches. «La plupart des gens qui font ces métiers en sont en fin de compte conscients. Il y a une classe entière de salariés qui, quand vous les rencontrez à des soirées et leur expliquez que vous faites quelque chose qui peut être considéré comme intéressant, éviteront de discuter de leur métier. Mais donnez-leur quelques verres et ils se lanceront dans des tirades expliquant à quel point leur métier est stupide et inutile» a-t-il déclaré.
Pour la sociologue du travail Danièle Linhart, le point de vue de Graeber est trop radical et ne reflète pas la réalité de l'état d'esprit qui anime les personnes travaillant dans les métiers concernés. Pour elle, ces employés ne sont pas conscients de faire un métier «inutile», et ne se résigneront en aucun cas à l'admettre. «Déjà, il est déplacé de qualifier d'utile ou inutile des métiers qui composent la société. Ensuite, cette vision du travail est très pessimiste et n'est pas en adéquation avec ce que pensent les salariés, et les cadres, plus particulièrement.»
S' il est effectivement fréquent que les cadres aient le sentiment d'être intellectuellement insatisfaits de leur travail, et d'avoir fait le tour de leur secteur d'activité, leur état d'esprit ne passe pas pour autant aux extrêmes des lamentations et de la résignation. Au contraire. «En cas cas d'ennui profond ou d'insatisfaction, ils chercheront alors soit à faire autre chose et à changer d'air, soit à trouver une utilité symbolique, du sens à leur travail. Il me semble peu pertinent de dire qu'aujourd'hui, les cadres se sentent inutiles. Je pense au contraire qu'ils ont de grosses capacités pour trouver et retrouver du sens à leur travail» analyse Danièle Linhart.

http://www.lefigaro.fr/emploi/2013/09/11/09005-20130911ARTFIG00384-comment-la-societe-produit-des-metiers-inutiles.php?goback=.gde_3607825_member_272407707#!


mercredi 11 septembre 2013

L’Open Source, un levier de croissance pour l’économie numérique française ?


mardi 10 septembre 2013
Lors de l’inauguration des nouveaux locaux de Mozilla en juin dernier, Fleur Pellerin a réaffirmé son soutien au logiciel libre en le présentant comme « un véritable vecteur d’innovation et de changement » et un « gisement de productivité et de compétitivité ». Parmi les autres qualités vantées par la Ministre, la source de création d’emplois (10 000 supplémentaires dans les 3 ans à venir) et les coûts moindres. Philippe Montarges, Vice-Président de la thématique « THINK » de l’Open World Forum 2013, revient sur l’environnement économique de l’Open Source et explique les raisons du succès de ce nouveau modèle économique.


L’Open Source en entreprise : des économies budgétaires à moyen terme
Aujourd’hui les économies budgétaires liées à l’utilisation de solutions Open Source par les DSI des entreprises et du secteur public sont un des facteurs qui poussent à l’adoption de ce modèle. Dans les faits, mesurer précisément les impacts budgétaires et les réductions de coûts ne peut être fait sans tenir compte du profond changement de pilotage financier qu’implique le choix du logiciel libre.
Le logiciel libre repose sur un modèle de services et non de vente comme les logiciels propriétaires. Les budgets sont donc davantage consacrés au développement de projets et l’intégration de solutions plutôt qu’aux maintenances et aux achats de licences. En clair, vous passez d’un modèle de Capex majoritaire à un modèle d’Opex plus en prise réelle avec le niveau d‘activité des organisations. D’ailleurs, le choix de l’Open Source dans de nombreuses grandes entreprises, services de l’Etat ou services publics dépend très largement de cette stratégie d’investissement.
Pour une entreprise, concevoir ou déployer une solution informatique est un choix budgétaire à moyen terme qui permet de construire dans le temps, de se réapproprier son système et de le maîtriser. Ceci entraîne, à terme, des coûts moins importants que lorsqu’il y dépendance à un éditeur, des compétences rares donc chères ou à un constructeur qui sera davantage porté sur une politique commerciale qui n’est pas nécessairement celle de l’entreprise. En effet, la réappropriation du savoir-faire lié à l’Open Source permet une meilleure maîtrise des compétences et donc une baisse des coûts.


Un nouveau modèle économique… alternatif !
Le logiciel libre repose sur un modèle économique alternatif qui s’appuie sur une logique de contribution et de travail collaboratif avec les fondations et les communautés qui sont-elles mêmes sponsorisées par des grands acteurs de la communauté IT : derrière Linux, il y a entre autres IBM et derrière Android, on retrouve Google. Il peut aussi s’apparenter à une économie de type développement durable car il s’autoalimente. Ce modèle économique est alternatif par rapport au modèle de rente que proposent les éditeurs traditionnels de l’informatique et qui repose sur une tout autre logique qui est celle de : « j’investis, je développe un logiciel, j’en vends le plus possible, je fais financer la maintenance par les clients qui financent mes investissements à venir ».
Ce modèle économique, technologique et d’innovation s’appuie avant tout sur un vrai savoir-faire en matière d’«intelligence collective» qu’ont développé depuis plus de 20 ans les grandes fondations et communautés du logiciel libre avec l’appui et le sponsor de grands acteurs de l’IT.


Le gouvernement soutient le développement des solutions libres
En France, l’Open Source bénéficie du soutien plus ou moins actif des pouvoirs publics, soutien renforcé depuis l’arrivée de François Hollande. Ceci s’explique d’une part par une contrainte budgétaire évidente mais d’autre part par une volonté d’indépendance technologique vis à vis des stratégies commerciales des grands éditeurs mondiaux.
Depuis les années 90, on assiste à un développement spectaculaire du web. Il se généralise dans tous les domaines et touche tous les canaux (tablettes, Smartphones ...). Mécaniquement, les solutions Open Source montent en puissance (80% des serveurs sont aujourd’hui sous système d’exploitation libre). Ces solutions se développent aussi grâce au web 2.0 ou 3.0.
De nombreuses sociétés de logiciels libres sont des PME, des entreprises innovantes ou des start-up (Mozilla par exemple qui est, depuis, devenu une société internationale). De plus, l’Open Source est un facteur d’innovation et de création d’emplois, notamment d’emplois de proximité. Soutenir le choix du logiciel libre permet donc de favoriser l’émergence d’une économie numérique française et sa montée en puissance. C’était d’ailleurs le sens initial de la circulaire Ayrault annoncée en octobre 2012 qui invitait les administrations et Ministères à opter pour le logiciel libre et à contribuer à son enrichissement.
Aujourd’hui, chacun enrichit en permanence un écosystème reposant sur des communautés technologiques, des fondations, des entreprises et des communautés d’utilisateurs. La circulaire imaginait également une règle qui consistait à réinjecter systématiquement 5 à 10 % des coûts d’économie réalisée en France, sous forme de contribution ou reversement auprès des communautés de logiciels libres. Cette initiative est importante car elle choisit de faire vivre un modèle contributif. Bien entendu, il subsiste encore de nombreux freins dans les Ministères ou administrations publiques. Par exemple, le Ministère de la Défense a fait le choix d’un contrat cadre Microsoft Open Bar, ce qui est contre cette logique. Il y a encore beaucoup de batailles à mener mais l’impulsion est donnée.


Un levier économique de compétitivité sur le marché mondial
En 2012, le logiciel libre représente environ 10% des dépenses IT et la croissance du marché Open Source est plus rapide que la croissance du marché IT. En France, le logiciel libre représente aujourd’hui environ 30.000 personnes réparties chez les utilisateurs et clients majeurs (ministères, administrations etc.), chez les grands intégrateurs tels que Cap Gémini, Atos, Sopra ou dans l’une des 300 PME françaises.
La France est un pays leader en termes d’innovations numériques. Elle donne la priorité à ses ingénieurs et développeurs et fait émerger des créateurs de nouveaux projets qualitatifs comme « Talend », « Bonitasoft » et « Symphony » dernièrement.
Une étude réalisée en 2012 dans le cadre de l’enquête du CNLL/PLOSS (réseau des entreprises logiciel libre de Paris Région) révèle que 60% des besoins des entreprises en termes de recrutement concernent le développement de logiciel. Cela va permettre de créer des emplois de proximité dans les régions et villes de France et éviter une trop forte externalisation (off-shore) de ces projets et emplois vers des régions périphériques, des pays de l’Est ou des pays du Maghreb.
Au niveau européen se multiplient des politiques d’accompagnement fortes autour de l’utilisation de solutions Open Source, particulièrement en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie où il y a traditionnellement une volonté d’indépendance vis à vis des leaders IT américains ou asiatiques.
Le 1e éditeur mondial Open Source, « Red Hat », dépasse le milliard de dollars de chiffre d’affaires quand le 1e éditeur français, « Talend », fait une dizaine de millions d’euros. L’enjeu numéro un demeure toujours qu’apparaissent des « champions industriels de l’Open Source français » capables de satisfaire les exigences des grands donneurs d’ordre tout en tirant vers le haut l’ensemble de l’éco-systéme du logiciel libre français et européen.


A propos de l’Open World Forum:
Cet événement, fondé en 2008, est le premier sommet européen rassemblant politiques, décideurs et experts pour débattre de l'impact technologique, économique et social des technologies libres et ouvertes .Il se tient désormais annuellement à Paris avec plus de 200 orateurs venus de 40 pays et une audience internationale de 2100 personnes en 2012.
L'Open World Forum est organisé par le pôle Systematic Paris-Region, assisté d’un comité d’organisation, et en partenariat avec toutes les grandes communautés internationales du Logiciel Libre et les grands acteurs du numérique.

mardi 10 septembre 2013

Le premier forum libre et open source européen de Paris




Selon vous, quels sont les enjeux de la profession d'avocat dans les années à venir ?



Il y a un certain nombre de choses intéressantes à dire à ce sujet , que je peux aborder selon deux axes. Le premier, à une échelle macro, est l'évolution du droit et de la justice dans la société et la seconde a trait à l'évolution de la profession d'avocat en tant que telle.

Sur l'évolution du droit et de la justice

De plus en plus de concitoyens non initiés estiment que la justice est une somme d'obstacles et d'interdits. Pourtant, le droit ça n'est pas ça, c'est l'édiction de normes pour permettre aux hommes de vivre ensemble harmonieusement. En ce sens le droit n'est pas un obstacle mais un guide pour mieux vivre dans une société qui évolue et se complexifie, et permettre d'entreprendre sans se ruiner, de se déplacer sans nuire à la nature, de développer une entreprise sans nuire aux salariés... Modifier cette perception du droit et de la justice est indispensable et constitue un moyen de créer une quantité de travail considérable pour la communauté des avocats et des juristes.

La profession d'avocat a un rôle considérable pour changer ces perceptions et elle a tout à gagner à le faire. Comme le médecin, l'avocat est dans une relation de "sachant", de confiance pour donner un avis et un conseil éclairé. Sans aller jusqu'à dire qu'une norme est systématiquement utile - beaucoup de lois sont insensées avec des surenchères inutiles - il peut avoir un rôle complémentaire des pouvoirs publics pour expliquer pourquoi une norme est normale.

Sur l'évolution de la profession d'avocat

Il y a deux choses, l'évolution de la gouvernance de la profession et l'évolution des cabinets.

L'évolution de la gouvernance est catastrophique comme on a pu le voir récemment, et il est préjudiciable à notre profession qu'il n'y ait pas d'unité au niveau national et une représentation unique. On a essayé de faire bien fonctionner le Conseil National des Barreaux depuis 20 ans et il apparaît que la structuration du mode de fonctionnement du CNB n'a pas suffisamment évoluée pour permettre un travail harmonieux, quelles que soient les personnes à la tête des instances qui le compose.. Au delà des événements malheureux de ces dernières semaines, c'est l'image des avocats vis-à-vis des autres professions juridiques, de la presse et des clients qui a été atteinte, mais le plus ennuyeux, c'est que les officines qui prétendent vendre du droit aux concitoyens ont profité de ces événements. Comment ensuite être légitime pour remplir la mission d'information envers les citoyens dont je vous parlais précédemment alors que nous sommes incapables de nous organiser pour représenter la profession d'avocat sur la réforme des retraites ou sur la place de l'aide juridictionnelle par exemple ! Il faut donc réfléchir à d'autres solutions pour représenter la profession en se posant la question de savoir ce que l'on veut comme organisation nationale : un exécutif ou un législatif ? Quel pouvoir donner aux régions ? Aux syndicats ?

L'évolution des cabinets est indirectement liée à cette question de gouvernance. Plus une profession porte haut ses valeurs, plus elle pourra être forte, plus elle pourra attirer des profils et des clients de qualité, etc .... Il faut permettre aux gros cabinets comme aux plus petits de pouvoir grandir. La distinction entre les gros et les petits cabinets me semblent dépassée. Il y a besoin de gros cabinets structurés pour traiter des opérations compliquées avec une multi-compétence, il y a de la place pour ceux qui veulent faire du sur-mesure dans un domaine particulier, etc ... Ce qui me paraît plus problématique aujourd'hui et qui est expliqué dans l'ouvrage de Steven J.Harper The Lawyer Bubble, c'est la place de la profession d'avocat à l'échelle mondiale où des dizaines de milliers de jeunes avocats aux Etats-Unis se retrouvent sur-endettés après avoir emprunté pour financer leurs études et sans emploi car de nombreux cabinets souffrent de la situation économique difficile. Cette situation déteint nécessairement sur la situation parisienne où, dans les cent premiers cabinets de la place parisienne, nombre d'entre eux sont étrangers.

Je suis très optimiste par nature. Nous sommes un pays « sous-avocatisé » où l'on n’a pas réussi encore à mettre le droit au coeur des préoccupations des entreprises et de nos concitoyens, où l'avocat n'est pas encore considéré comme le partenaire évident de la croissance, consubstantiel de la vie. , Mais je demeure incurablement confiant :  si nousarrivons ensemble à imaginer ce que sera le monde dans vingt ans, ses besoins et la manière dont il faut former les gens pour y répondre, alors nous saurons inventer la formation d’excellence pour les générations à venir. Nous avons besoin de cette vision prospective et de prendre des décisions importantes et adéquates pour anticiper les besoins de demain.


En savoir plus : 
http://www.carrieres-juridiques.com/actualites-et-conseils-emploi-juridique/comment-reussir-sa-carriere-d-avocat-selon-maitre-gordon-krief-/143

lundi 9 septembre 2013

Chômage des cadres : la CFE-CGC lance un avertissement au gouvernement


La CFE-CGC menace de passer au privé si la négociation d’assurance chômage devait aboutir à un abaissement du plafond d’indemnités - AFP
Lors de sa conférence de presse de rentrée, la présidente de la CFE-CGC, Carole Couvert, a tenu un langage de fermeté à l’intention des pouvoirs publics. Et lancé ne « alerte au gouvernement et aux collègues patronaux » les prévenant que si la négociation d’assurance chômage devait aboutir à un abaissement du plafond d’indemnités versées aux salariés (6.200 euros mensuels), « cela nous amènerait à nous questionner sur le dispositif de solidarité nationale que nous avons en France ».
Et de préciser que dans un tel cas, « nous allons étudier un dispositif de cotisations privé » pour l’ensemble de la protection sociale. « Ce serait regrettable » car ce n’est « pas le souhait de la CFE-CGC » a encore précisé la numéro un de la centrale syndicale.
Selon elle, « l’encadrement et les classes moyennes contribuent de plus en plus aux dispositifs de protection sociale et nous voyons progressivement que les reversements se font de moins en moins ». « Trop c’est trop, il faut arrêter de plumer l’encadrement! », a-t-elle lancé.

Attendre que le dossier retraite soit terminé

La présidente de la CFE-CGC a par ailleurs estimé qu’il serait préférable « d’attendre que le débat sur le dossier retraite soit terminé avant d’ouvrir, dans un climat un peu plus serein, les négociations sur l’assurance chômage » Ce qui revient a demander un report des négociations assurance chômage d’un trimestre, à début 2014. Un report déjà souhaité la semaine dernière par le numéro un de la CFDT, Laurent Berger. Mais le gouvernement n’y semble pas prêt et souhaite que celà soit fait comme prévu avant la fin de l’année, comme vient de le rappeler le ministre du travail, Michel Sapin .
L’actuelle convention d’assurance chômage, signée en mai 2011, expire au 31 décembre mais les syndicats et le patronat peuvent décider d’en prolonger l’application pour la durée qu’ils veulent, en attendant d’entamer sa renégociation.
Le plafond autorisé 6.200 euros d’indemnités chômage - le plus élevé d’Europe - n’est touché que par 1.600 personnes, selon une estimation de l’Unédic

vendredi 6 septembre 2013

Comment se faire repérer par un cabinet de recrutement

« J'ai été chassé par un cabinet de recrutement ! » Qui n'a jamais rêvé de prononcer cette phrase un jour ? La bonne nouvelle, c’est qu’avec quelques techniques simples, on peut aisément forcer son destin professionnel.
Le métier de chasseurs de têtes est connu, mais mal. « On sait peu de choses fondées sur cette profession qui repose sur l'exercice de la confidentialité et de la discrétion, reconnaît Philippe Haustête, auteur du Guide des chasseurs de têtes et des cabinets de recrutement. Ce qui a pu générer dans l’imagerie populaire, une aura, une impression faite de mythe et de mystère, de légende et de secret : à tort. » Car en définitive, quelle mission va lui confier une entreprise ? « Par le biais de canaux que le chasseur de tête choisira, il identifiera les personnes susceptibles de répondre au besoin de son client. » Ce qui n'empêche pas les candidats d'augmenter leur visibilité auprès d’eux de plusieurs façons.
Comment se faire repérer par un cabinet de recrutement" Ceux qui sont en recherche d'emploi se dévalorisent plus facilement et hésitent parfois à appeler les cabinets de recrutement. Ils ont tort."

Favoriser la cooptation grâce à son réseau

Elle n'avait jamais rencontré cette candidate de sa vie. Pour son dernier recrutement, Nadia Boutaleb, chasseuse de tête au sein du cabinet AlterView Conseil à Lille et spécialisée dans les métiers de la comptabilité, de la finance et de la gestion, a eu recours à la « bonne vieille cooptation ». « Le profil qui m'intéressait avait déjà trouvé ailleurs et, dans le fil de la conversation, il m'a parlé spontanément d'une collaboratrice que je n'aurais jamais identifiée autrement. Elle débutait à peine sa recherche de poste et n'avait envoyé ni posté en ligne aucun CV. J'ai donc appelé cette personne qui m'avait juste simplement recommandée et elle a parfaitement fait l'affaire. »
Que vous soyez en poste ou non, ce recruteur conseille aux candidats en quête de nouveaux horizons, de le faire savoir - habilement - autour d'eux.  « En marge des réseaux “officiels”, le réseau, c'est avant tout un échange qui commence avec ses collègues de travail, confirme Franck Fiszel, coach et fondateur du club Cap Avenir Réseau. Toutes les occasions sont bonnes, comme les séminaires professionnels ou les réunions d'anciens de son école. Laissez entendre que vous cherchez de nouveaux horizons. On n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise... »
 

Soigner sa présence en ligne

Il faut aussi penser à son réseau 2.0. « Pour moi, le virtuel n'a pas encore pris le pas sur le réel, indique Nadia Boutaleb. Mais il faut quand même soigner sa présence en ligne. » Comme tous les recruteurs, les chasseurs de têtes font eux aussi leur marché sur Internet. « Je privilégie Viadeo pour les recrutements dans les petites métropoles et LinkedIn pour les profils plus dimensionnés, voire internationaux.  Je me rends aussi sur les CVthèques comme celles de Keljob et Cadremploi. »
Son conseil aux candidats ? Veiller à la cohérence des différents profils en ligne et, surtout, rafraîchir son CV régulièrement dans les CVthèque pour toujours apparaître dans les profils les plus récents. Il est également recommandé de soigner quelques mots-clés. Philippe Haustête confirme et insiste sur certaines informations comme la mobilité. « Énoncez-là toujours dès le départ, y compris sur votre CV », conseille-t-il. Ou encore les langues étrangères car « cela sera pour vous un facteur de différenciation important. »
Évidemment, certains conseils semblent plus délicats à appliquer pour des candidats encore en poste et peu désireux d'éveiller la curiosité de leur DRH. Nadia Boutaleb leur suggère une idée. « Il n'est pas rare de voir certains profils volontairement discrets sur leur expérience en cours et qui ne postent leur CV qu'avec leur prénom, l'initiale de leur nom et une adresse mail dédiée à leur recherche. Nous comprenons et respectons ce désir de confidentialité. »
 

Appeler certains cabinets directement

Mais le meilleur moyen d'être discret reste encore... de se manifester directement auprès de certains cabinets. Ils sont faciles à trouver : Philippe Haustête en a référencé, à lui seul, quelques centaines. « Il faut dissiper certains fantasmes sur la profession, sourit Nadia Boutaleb. La plupart des cabinets sont faciles à trouver et disposent même, pour certains, d'une CVthèque propre, voire d'annonces en ligne. » Les candidats, en poste ou pas, peuvent alors envoyer une candidature ou contacter ces cabinets en toute sécurité. Car dès lors, la confidentialité, inhérente à la déontologie de la profession sera respectée. « Tout le monde peut appeler, en poste ou pas. C'est plus facile quand on a encore un emploi car on dispose d'une certaine zone de confort. Ceux qui sont en recherche d'emploi se dévalorisent plus facilement et hésitent parfois un peu. Ils ont tort. » Une seule condition, pour ne pas se discréditer : cibler la recherche et identifier le cabinet le plus pertinent dans son secteur et sa zone géographique. Autrement dit : ne pas chasser tous azimuts...

http://www.keljob.com/editorial/chercher-un-emploi/mener-sa-recherche-demploi/detail/article/comment-se-faire-reperer-par-un-cabinet-de-recrutement.html#xtor=CS2-1001

jeudi 5 septembre 2013

Europe : jouer à "Angry Birds" est bon pour l'emploi

Europe : jouer à "Angry Birds" est bon pour l'emploi
© Dougbellshaw/Flickr

Le jeune marché européen des applications mobiles a déjà contribué à créer près de 800 000 emplois, selon une étude parue le 4 septembre. Un domaine dans lequel l’Union européenne peut faire encore mieux, estiment les auteurs du rapport.

Par Sébastian SEIBT (texte)
Quel secteur d’activité a contribué, en ces temps de morosité économique, à la création de 794 000 emplois de façon directe ou indirecte en cinq ans dans l’Union européenne (UE) ? Celui des applications pour smartphones et tablettes tactiles, d’après l’Association for Competitive Technology (ACT), un lobby américain de développeurs de ces petits logiciels qu’on peut télécharger sur son téléphone. L'organisation a présenté mercredi 4 septembre, à Bruxelles, l’une des premières études, réalisée par les cabinets Vision Mobile et Plum Consulting, à évaluer l’impact économique dans l’UE de ce secteur depuis la création des premiers “App stores” en 2008.
Dans le détail, cette jeune industrie, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 10,2 milliards d’euros en 2012 dans l’Union européenne, a permis la création de 529 000 emplois directs (développeurs, marketing, graphistes) et de 265 000 emplois indirects dans d’autres branches comme les médias, l’éducation ou la santé. “C’est une sacrée performance pour un secteur qui n’existait même pas il y a encore quelques années”, a commenté Neelie Kros, vice-présidente de la Commission européenne et responsable de l’agenda digital de l’UE.
Et les auteurs de ce rapport prédisent encore quelques lendemains qui chantent. “Nous pensons que ce secteur va croître d’environ 10% encore pendant deux ou trois ans avec le développement de nouvelles technologies telles que la 4G et des appareils de plus en plus perfectionnés”, prévoit Brian Williamson, l’un des co-auteurs de l’enquête et associé à Plum Consulting, contacté par FRANCE 24.
22% du marché mondial
Certes, l’ACT a tout intérêt à peindre en rose la situation de cette industrie. “C’est vrai que 800 000 emplois, cela peut paraître beaucoup, surtout si on le compare aux 600 000 que le secteur a contribué à créer aux États-Unis, qui restent tout de même le pays en pointe dans ce domaine”, reconnaît à FRANCE 24 John Breslin, responsable du projet européen Eurapp qui étudie pour le compte de l’UE l’économie des applications pour mobiles. Ainsi, avec 22% de la production mondiale d’applications pour smartphones, l’Europe est loin derrière les États-Unis (42%), tout en devançant encore l’Asie (18%).
Pour autant, ce spécialiste juge l’impact en terme d’emplois “réaliste”. “Si on compare les populations [500 millions en Europe et 314 millions aux États-Unis, NDLR], et en se fondant sur ce que nous avons pu observer jusqu’à présent, ces estimations me semblent sérieuses”, souligne le responsable d’Eurapp qui doit sortir prochainement sa propre étude sur la question. Il souligne, en outre, que certaines des plus belles success-stories du secteur, notamment dans le jeu vidéo pour smartphones, telles que le Finlandais Rovio et ses "Angry Birds" ou le Français Gameloft, viennent du Vieux Continent.
Reste que les auteurs du rapport appellent à ne pas s’en tenir aux acquis. Certes, le syndrome Nokia, le géant déchu des télécoms qui après cinq ans de descente aux enfers économiques vient d’être racheté par Microsoft, ne menace pas pour l’heure ce secteur. Mais au vu de la vitesse à laquelle les technologies évoluent, l’étude demande à Bruxelles de prendre les devants pour éviter un décrochage avec les États-Unis ou de se faire rattraper par l’Asie. “La priorité devrait être d’étudier les réglementations secteur par secteur dans chaque pays pour les adapter à l’ère de la mobilité”, affirme Brian Williamson. Ainsi des incitations pour utiliser des applications pour smartphones dans le domaine de l’éducation ou de la santé pourraient favoriser les créations d’entreprises. Une plus grande flexibilité du marché du travail permettrait également à des start-up de se développer plus facilement. “Aujourd’hui, une jeune entreprise va hésiter à embaucher car en cas de difficultés financières elle aurait du mal à licencier des salariés”, souligne Brian Williamson.
John Breslin, de son côté, identifie d’autres priorités. “Les chefs d’entreprise que nous avons interrogés se plaignent surtout d’avoir du mal à trouver des fonds ou certains profils techniques à recruter”, souligne-t-il. Pour lui, il faudrait donc avant tout inciter les investisseurs et les banques à prêter davantage à ces jeunes entreprises et développer des formations mieux adaptées au marché.

http://www.france24.com/fr/20130905-emploi-europe-apps-smartphone-eurapp-act4apps-rapport-start-up?ns_campaign=editorial&ns_source=twitter&ns_mchannel=reseaux_sociaux&ns_fee=&ns_linkname=20130905_emploi_europe_apps_smartphone_eurapp_act4apps&utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter
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