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Dans un ouvrage consacré au burn out, une jeune cadre revient
sur la souffrance au travail, phénomène de plus en plus répandu dans les
entreprises françaises.
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Effets collatéraux des 35 heures (faire plus en moins de
temps), forfait jour (explosion du nombre d'heures), accélération du
rythme et disparition entre vie privée et professionnelle induites par
les outils modernes de communication (mail, périphériques mobiles,
etc.), combinaison de différents facteurs... le burn out fait des
ravages. Symptôme consécutif à l'exposition à un stress permanent et
prolongé, il est particulièrement présent dans les SSII où les
consultants sont ballotés d'entreprise en entreprise et soumis au régime
du forfait jour. Pour preuve, un représentant de la fédération FO à
l'occasion d'une matinée consacrée à cet état de santé déclarait il y a
quelques mois : "
Dans une SSII, nous avons recensé deux AVC et un infarctus en six mois qui se sont soldés par deux morts".
Identifier les symptômes
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Quand le travail vous tue : histoire d'un burn out et de sa guérison",
ouvrage d'Aude Selly, revient sur ce phénomène qui touche de plus en
plus de personnes. Si le récit n'est pas un témoignage en soi, il n'en
souligne pas moins à quel point la souffrance au travail est une réalité
qui pourrait être enrayée si les entreprises se donnaient les moyens de
"voir". En tirant les leçons d'incidents et de situations concrètes,
cette jeune cadre propose une grille de lecture pour identifier les
symptômes de cet épuisement professionnel. Maladie professionnelle non
reconnue par la sécurité sociale, le burn out peut en effet prendre
différentes formes, pas forcément évidentes à identifier si les managers
ne sont pas attentifs, avant que le salarié n'implose.
Exercer sa responsabilité d'employeur
Même non reconnu par la sécurité sociale, le burn out relève de la
responsabilité des entreprises comme le souligne Frédéric Chhum (photo),
avocat au barreau de Paris : "
L'employeur a une obligation de
résultat vis-à-vis de la santé des salariés et différents arrêts de la
cour de cassation ont entériné le fait que cette obligation ne s'arrête
pas à l'entretien annuel. Dès lors, et même si ce n'est pas toujours
facile, faire reconnaitre le burn out en tant que maladie
professionnelle est possible". Consultation de la médecine du
travail, des délégués du personnel, contrôle régulier de la charge de
travail (entretiens, réunions, etc.) avec comptes-rendus écrits
utilisables en cas de conflit, Comité d'hygiène, de sécurité et des
conditions de travail (CHSCT)... doivent devenir autant de réflexes pour
élaborer des politiques en vue d'anticiper les risques et faire en
sorte que le burn out ne soit plus un sujet tabou. Car si la sécurité
sociale n'a rien prévu, elle n'en traite pas moins les demandes et
apprécie au cas par cas. Sans compter que le malade peut saisir le
Conseil des prud'hommes pour faire établir le lien entre son activité
professionnelle et son surmenage.
En d'autres termes, au-delà du mal-être des collaborateurs qui en soi
devrait être une motivation suffisante pour faire réagir les
entreprises, le burn out peut coûter cher...
http://www.indexel.net/actualites/burn-out-une-realite-mortelle-dans-les-ssii-3837.html