Les
réseaux intelligents ont actuellement la côte dans les plus hautes
sphères de l’Etat. Le 20 mai, tandis que la ministre de l’Energie,
Ségolène Royal, s’intéressait à la question du
compteur intelligent, «
première brique » pour construire les réseaux intelligents, selon le président du directoire d’ERDF,
Philippe Monloubou,
Arnaud Montebourg, recevait, lui, la feuille de route du chef de file
du plan « réseaux électriques intelligents », Dominique Maillard.
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Priorité du ministre de l’Economie et du redressement productif, qui en a fait l’un des 34 plan de la
Nouvelle France industrielle,
elle l’est aussi pour la France qui doit adapter sa gestion et sa
consommation d’énergie au développement des renouvelables et aux
objectifs d’efficacité énergétique notamment.
Le président de RTE, désigné chef de file du plan, a
ainsi remis sa feuille de route. Et pour lui, l’enjeu dépasse les
frontières nationales : « Ce plan réseaux électrique intelligents
permettra de placer les industries françaises en chefs de file dans une
compétition mondiale stratégique », écrit-il.
A l’échelle nationale, l’objectif de la filière
française, concernant les réseaux de distribution et de transport de
l’électricité, est ainsi de représenter d’ici 2020, plus de 25 000
emplois directs, contre 15 000 aujourd’hui, pour un chiffre d’affaires
minimum de 6 milliards d’€ contre 3 environ actuellement.
« Les enjeux de la filière à l’exportation sont en effet énormes, poursuit, offensif, Dominique Maillard. Avec
un marché mondial des réseaux électriques intelligents estimé à 30
milliards d’euros en 2015 et une croissance annuelle prévue de l’ordre
de 10%, il est essentiel de se positionner rapidement sur ce marché et
atteindre nos objectif ».
Des actions groupées et dans la durée
Beau défi donc et pour y répondre, le patron du
transport d’électricité français propose de s’appuyer sur les atouts
dont dispose déjà la France, en créant à court terme « l’équipe de
France es réseaux électriques intelligents en fédérant la filière autour
d’un label et d’un structure opérationnelle avec des moyens pour en
assurer la promotion, la coordination des acteurs et ainsi accéder à un
volume d’affaires plus important qu’à travers l’action individuelle de
chacun », détaille-t-il dans sa feuille de route.
A moyen terme, c’est la maturation des technologies et des solutions qui préoccupe le chef de file. Il sera donc important de « passer des démonstrateurs à un déploiement ciblé des solutions REI sur une zone géographique en France », concentrant industries, recherche et formation.
Et sur le long terme, il préconise de la recherche en s’appuyant sur les bonnes idées des PME. Pour « préparer la compétitivité de la filière à l’horizon 2020 », les solutions imaginées par « les PME et jeunes pousses » pourraient ainsi être favorisées via « une plateforme d’ « Open Innovation », par exemple.
Un travail commun avec les grands acteurs des
réseaux en France est déjà programmé : ERDF pour le déploiement des
smart grid à l’échelle nationale et la promotion à l’international de la
filière, les Instituts Carnot pour bâtir une offre de formation
adaptée, le CEA pour mettre en place des expérimentation et/ou
plateformes d’innovation sur les campus universitaires, Schneider
Electric pour « normaliser » les technologies et procédés REI, ou encore
SmartGrids France pour « organiser un concours d’idées pour l’émergence
et le déploiement de solutions innovantes portées par des jeunes
pousses », sans oublier RTE.
Une ambition qui devrait être soutenue par l’Etat à hauteur de 75 à 135 millions d’€ sur la période 2015-2017.